Les exportateurs de fonds de tasse, nouveaux acteurs dans la filière de l'hévéa, et les désagréments qu'ils créent ne sont pas du goût des producteurs d'hévéa en Côte d'Ivoire.
Jeudi au cours d'une conférence de presse organisée par la Cop-Hévéas, ils ont tenu à dénoncer les pratiques qui contribuent , si l'on n'y prend garde, à tuer la filière.
Tableau sombre du prix de l'hévéa en Côte d'Ivoire
Le Porte-parole de la cop-Héveas, Adi Isaac, entouré de quelques membres du collectif, a, d'abord, présenté le tableau sombre du prix de l'hévéa passé de 767 Fcfa le Kg à 258fcfa de 2011 à 2016. Une perte de 63% de leur revenu. Pour le porte-parole du cop-Héveas, l'absence de trésorerie des usiniers a introduit dans le circuit de nouveaux acteurs, appelés les exportateurs de fonds de tasse qui ont permis aux producteurs d'écouler leurs produits. Mais cette présence, fera-t-il remarquer, a entraîné le désordre dans la filière.
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L'exportation anarchique des fonds de tasse
En effet, aux dires du conférencier, l'exportation anarchique des fonds de tasse a causé d'énormes inconvénients dans la filière. « Ceux-ci ont pour noms : désorganisation de la commercialisation intérieure du caoutchouc, favorisant un vol de caoutchouc ivoirien bord champ (aucune traçabilité) et l'apparition d'acheteurs véreux sur le terrain. Cela crée aussi une concurrence déloyale aux coopératives et aux usines locales de la filière et empêche le développement de la filière car ne contribuant pas au financement de celle-ci ».
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Fonds de tasse : les solutions de la Cop-hévéas
Face donc à l'ampleur que prend l'exportation des fonds de tasse dans la filière hévéa, le Cop-Héveas propose la réglementation de l'exportation des fonds de tasse par la prise de mesures telles que les quotas, le zonage et autres actions. Le collectif demande à l'autorité de faire payer aux entreprises exportatrices des fonds de tasse la parafiscalité dédiée au développement de la filière. Il demande d'assurer la traçabilité des achats par la mise d'outils de suivi et de contrôle.
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Accompagnement de l'industrialisation de la filière hévéa
Pour la Cop hévéas, l'Etat doit faciliter et accompagner l'industrialisation de la filière hévéa en le traduisant par l'installation d'usines de première transformation dans les nouvelles zones de production pour accroître la création d'emplois permanents et l'installation d'usines de deuxième transformation (pneumatique) pour augmenter la valeur ajoutée. En clair, les producteurs dénoncent l'exploitation accrue, incontrôlée et anarchique des fonds de tasse hévéas et espèrent que le Conseil de l'hévéa et du palmier à huile mis en place va sûrement aider à améliorer la compétitivité de la filière de l'hévéa en Côte d'Ivoire. Un cri du cœur des producteurs !
François Bekanty
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