Houphouët-Boigny : son héritage politique en jeu à l’occasion du congrès du PDCI-RDA, le rêve de Thiam

Ferro Bally analyse la participation des petits-enfants de Félix Houphouët-Boigny, Augustin et Tidjane Thiam à la politique ivoirienne.

L'analyse de Ferro Bally met en lumière un changement important dans la politique ivoirienne. Pendant de nombreuses années, Félix Houphouët-Boigny a tenu sa promesse de ne pas impliquer sa famille dans la politique. Cependant, à sa mort en 1993, cette promesse a été brisée. Ses petits-enfants, Augustin Thiam et Tidjane C. Thiam, sont tous deux devenus des figures politiques importantes.

Ci-dessous son analyse :

« J'ai fait la politique pour plusieurs générations. » De son vivant et malgré un pouvoir sans partage, Félix Houphouët-Boigny a respecté scrupuleusement cette promesse. Augustin, Guillaume, François, Marie-Félix, Florence et Hélène, ses enfants, ont été écartés de la politique.

À la tête du , depuis 1946, et président de la République, du 7 août 1960 jusqu'à sa mort le 7 décembre 1993, aucun des membres de sa propre famille n'a joué les premiers rôles.

Aujourd'hui, 7 décembre 2023, voilà trente ans qu'il a rendu l'âme. Et sa profession de foi a volé en éclats. Les petits-enfants de sa tante Yamousso, les Thiam, sont descendus dans l'arène politique.

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Si Thiam Yamousso a flirté avec le pouvoir de Laurent Gbagbo, en étant nommée conseillère spéciale chargée des musées présidentiels, les plus en vue des héritiers d'Houphouët-Boigny sont Augustin Thiam et Tidjane C. Thiam.

Le premier milite au RDR, devenu locomotive du parti unifié . Il est le chef du canton des Akouê sous le nom de Nanan Boigny N'Dri III et l'actuel ministre-gouverneur du district autonome de Yamoussoukro.

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Le second détient la carte du parti de son grand-père, le PDCI-RDA; un parti tiraillé entre les coups de boutoir du seul Premier ministre d'Houphouët-Boigny, , qui veut le dissoudre dans sa formation au pouvoir, et les sacrifices d'Henri Konan Bédié, qui s'est battu bec et ongle, en dépit des débauchages et chantages, pour garder l'identité de ce parti fondateur de la Côte d'Ivoire.

Mais, le « Sphinx de Daoukro », dauphin constitutionnel du « père » de la nation et son successeur à la tête de l'ex-parti unique, a rendu l'âme le 1er août 2023. Et le poste est vacant.

Et après plusieurs années d'absence hors du pays, consécutives au renversement, le 24 décembre 1999, du régime de Bédié, a signé son retour au pays pour répondre à l'appel du devoir à l'effet de sauver l'héritage. Et il est donc en lice pour diriger le PDCI-RDA à l'issue du 8è Congrès extraordinaire prévu le 16 décembre.

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Après des défections, des ralliements et des éliminations, il est en roue libre et vise deux objectifs: d'un, diriger le parti septuagénaire, à partir de décembre 2023 et 30 ans après le départ d'Houphouët-Boigny. Et de deux, le faire revenir au pouvoir d'État le 25 octobre 2025, presque 26 ans après l'avoir perdu en 1999, afin d'honorer la mémoire du Sage de Yamoussoukro.

Il se convainc certainement que de Là où il se trouve, son patriarche Félix Houphouët-Boigny, comme les caïmans de son lac artificiel de Yamoussoukro, reste les yeux ouverts et veille.

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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