Dans cette interview-testament que nous publions depuis lundi, d'Aboudramane Sangaré, celui-ci revient sur un épisode douloureux : le bunker de Laurent Gbagbo. « Mon seul regret, c'est de ne pas être avec Gbagbo à la CPI ».
Comment êtes-vous retrouvé avec le président Laurent Gbagbo dans le bunker de la résidence présidentielle, lors de la crise postélectorale ?
Ce jour-là je ne pouvais quand même pas faire marche arrière. Je ne pouvais pas, cela n'est pas dans mes habitudes. Je fais tout pour être fidèle et loyal. Parce qu'en face, je sais que la personne mérite cette fidélité et cette loyauté. Or, à mon niveau, cela n'est pas de la bravoure, cela va de soi. Je le referais si j'avais à le refaire. Mon seul regret aujourd'hui, c'est de ne pas être avec lui à la Cour pénale internationale (CPI).
Je pense que nous avons posé des bases ensemble, nous avons discuté ensemble, nous avons eu une vision ensemble de la Côte d'Ivoire, nous avons eu des débats à la résidence; nous étions tombés d'accord sur ces débats. Donc s'il y a des coupables, nous le sommes tous parce que nous étions ses collaborateurs premiers. J'aurais été malheureux si j'étais en dehors de la résidence. Pour moi, le meilleur lieu et le meilleur abri était la résidence (…)