JIF 2023 Côte d’Ivoire : Inégalité homme – femme, le fossé est toujours là !

JIF 2023
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Côte d'Ivoire. Officialisée depuis près d'un demi-siècle, la Journée des Droits des Femmes a remporté plusieurs batailles. Cependant, le combat est loin d'être gagné en raison des écarts encore constatés dans plusieurs régions du monde. En Côte d'Ivoire par exemple, malgré les efforts du gouvernement pour restreindre les inégalités entre les femmes et les hommes, elles ne semblent pas rétrécies à grands pas pour diverses raisons, notamment culturelle et financière.

JIF 2023 Côte d'Ivoire : Inégalité homme – femme, le fossé est toujours là !

Les inégalités sont constatées à plusieurs niveaux, d'abord, sur le plan éducatif. Ce qui rejaillit directement sur le plan professionnel. Car le travail moderne requiert une formation éducative.

Israël Guebo, un homme de média, assez proche des femmes dans le cadre de son programme « Abobo connexion », en a fait le constat.

« Si je prends le cas d'Abobo, ce que je connais le mieux, il y a une véritable inégalité entre les hommes et les femmes. Je prends le cas spécifique de l'accès à l'éducation. Il y a beaucoup plus d'hommes lettrés que de femmes lettrées. D'ailleurs, nous avons lancé un programme d'alphabétisation, et jusque-là, nous avons 300 femmes formées. On voit bien qu'il y a une demande grandissante auprès des femmes qui n'ont pas véritablement accès à l'éducation. Et même quand les filles sont scolarisées, elles ne sont pas nombreuses à aller au bout du cursus.

JIF 2023 Côte d'Ivoire : Manque d'information, une conséquence directe du manque d'accès à l'éducation

Le manque d'accès à l'éducation défavorise les femmes sur le plan professionnel. A poursuivit l'homme de média en ces termes. « Deuxième chose, c'est l'accès à l'information, c'est un peu le corollaire de ce que j'ai dit précédemment. Vu qu'elles ne savent pas lire et écrire, elles n'ont pas accès à l'information. Ce qui fait que par exemple, une association d'hommes va savoir rédiger des demandes de financement et bénéficier de financement. Mais une coopérative de femmes va tourner en rond sur elle-même et ne bénéficiera pas forcément de financement. Cela est valable sur les questions de la santé, de la reproduction, du planning familial, de la sexualité responsable.
Ces écarts-là sont creusés par le déficit d'éducation chez les femmes ».

Non-accès à l'éducation, une discrimination alimentée par les normes sociales

Le manque d'éducation des femmes en Côte d'Ivoire est dû au rôle que la société leur assigne. Elles sont éduquées généralement pour tenir un foyer. Avec le mariage, la vie de la jeune fille est souvent restreinte aux travaux ménagers. Ce que signifie qu'un investissement pour sa scolarité est perçu comme une perte. Contrairement aux garçons, pour qui l'investissement s'avère plus rentable.

Pour les familles à faible revenu, notamment dans les zones rurales, elles privilégient la scolarisation des garçons au détriment des filles.

Tous ces facteurs sociaux et financiers constituent jusque-là, un frein à l'effectivité des égalités entre les femmes et les hommes.

Written by Sandrine Kouadjo

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