Le militant anticolonialiste Kémi Séba, interpellé le 21 décembre 2019 à Ouagadougou, sera jugé ce jeudi 26 décembre 2019 au Burkina.
Les faits
Le 21 décembre 2019. Kémi Seba participe à une conférence contre le franc CFA et la présence militaire française au Sahel. Acclamé à son arrivée, il a pendant plus d'une heure, répondu aux questions sur la présence de la France au Sahel et sur la réforme du franc CFA. Le militant compare « la république française » à un « grand terroriste » et « les présidents africains » à des « terroristes endogènes », en questionnant la souveraineté des pays africains : « je me demande s'ils ne sont pas les esclaves volontaires de l'impérialisme français », déclare-t-il.
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« Kémi Séba a été interpellé à son hôtel dans l'après-midi du samedi 21 décembre 2019 par la gendarmerie nationale ». « Au début, il a été amené à la compagnie de gendarmerie pour des raisons de sécurité parce que, semblerait-il, il y avait des jeunes du MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès, parti au pouvoir) qui voulaient porter atteinte à son intégrité physique », a expliqué l'avocat de Kémi Séba, Me Prosper Farama.
Kémi Séba a déjà été interpellé ou expulsé de pays africains, comme la Côte d'Ivoire, et le Bénin en mars 2019, pour “risques de troubles”, et “incitation à la haine”.
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Rappelons que Kémi Séba s'était rendu à Ouagadougou où il a animé le samedi 21 décembre 2019 une conférence sur le thème « le rôle de la jeunesse africaine patriotique pour plus de sécurité au Sahel et plus largement en Afrique ». Il a été arrêté ainsi que son assistant Hery Djehuty pour avoir tenu des « propos outrageants » à l'encontre du président Roch Marc Christian Kaboré.