La gauche ivoirienne. La mobilisation politique bat son plein en Côte d’Ivoire avec les récents événements organisés par les partis politiques.
Le 31 mars, Yopougon a accueilli le PPA-CI pour la fête de la renaissance, le MGC a relevé le défi à Bouaké avec la fête des libertés les 29 et 30 avril, et le FPI a organisé sa traditionnelle fête de la liberté à Man les 5 et 6 mai. Selon le journaliste ivoirien Isidore Srobois Allah, la mobilisation a été forte dans les trois cas, avec des superlatifs tels que « déferlement » à Yopougon, « marée humaine » à Bouaké et « ras de marée » à Man.
Toutefois, pour Isidore Srobois Allah, la ville choisie pour organiser l’événement n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est la mobilisation interne du parti, indépendamment de la ville. « Il suffit que la mobilisation interne soit bien faite au niveau du parti pour que l’on se donne l’illusion d’une majorité apparente à travers rassemblements et défilés. Rien de bien extraordinaire », note-t-il. Selon lui, la gauche ivoirienne s’est auto-détruite, une implosion savamment orchestrée par des leaders plus soucieux de leurs ego que d’être une planche de salut véritable pour des Ivoiriens qui avaient cru en eux.
Pour Isidore Srobois Allah, la nouvelle idéologie qui règne sur la gauche ivoirienne est « la traitrologie ». Elle a été si savamment inoculée dans les cerveaux, la haine si vigoureusement entretenue qu’il semble qu’un retour en arrière soit impossible. « Catôn le grand aurait dit « delenda Cartago » (il faut détruire Carthage), l’ennemi inconciliable qu’est devenu l’ami d’hier. Par tous les moyens », s’exclame-t-il.
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Selon lui, la gauche doit regarder ailleurs pour tisser des alliances et des partenariats avec des partis de droite, adversaires idéologiques, pour exister électoralement contre leurs camarades d’hier. Isidore Srobois Allah estime que la gauche ferait mieux de réaliser l’unité pour sauver la machine, mais la traitrologie est devenue si prédominante qu’un retour en arrière semble impossible.
« Et vous le verrez sur le terrain lors des prochaines élections, il sera plus question dans les états-majors politiques de tout faire pour faire barrage plus au camarade d’hier, qu’à ce qui aurait dû être vu comme la contradiction principale, le RHDP. Ainsi va la gauche (?) qui tangue », conclut-il.