« La mise en garde d’Adjoumani adressée à Gbagbo est l’expression de la peur » (Koné Katinan)

Koné Katinan est revenu dans le 10e numéro de la Tribune du PPA-CI ce 15 décembre 2022 sur la visite de Gbagbo dans la Mé et la réaction Adjoumani du RHDP.

La mise en garde d'Adjoumani adressée au Président Laurent GBAGBO est l'expression de la peur que la vérité sur l'intégrité du gage se révèle d'elle-même.

L'autre révélation contenue dans les propos de monsieur Adjoumani se rapporte au chantage exercé sur les populations dans la distribution de la richesse de la nation. Si le tabouret traduit le chantage qui vise un individu qui ne s'inscrit pas dans la logique du pouvoir en place, le chantage dans la répartition de la richesse nationale vise, quant à lui, une partie de la population nationale qui s'opposerait, par ses choix politiques, au gouvernement. C'est ainsi que se conçoivent la république et la démocratie par le RHDP. Pourtant, le Président Laurent GBAGBO leur a donné, à suffisance par sa gouvernance, les traits caractéristiques d'une république en faisant payer par l'Etat, les arriérés de factures d'eau et d'électricité de 2002 à 2007 des anciennes zones CNO, alors sous occupation d'une administration rebelle. Il a soutenu les producteurs de coton de ces zones dont la production était mal payée et les intrants mal distribués.

Les retraités de ces zones venaient dans la zone sous contrôle gouvernemental pour percevoir leur pension de retraite et y retournait sans encombre. Les Conseils généraux de ces zones, qui s'étaient tous délocalisés dans la zone sous contrôle gouvernemental étaient traités sans aucune discrimination par rapport aux autres conseils généraux. Dès 2007, le Président Laurent GBAGBO a fait lancer un programme d'urgence pour réhabiliter les infrastructures sociales et économique de base. Ouverture des pistes villageoises, électrification des villages, réhabilitation des soins de santé et des écoles etc. Tout cela a été fait dans un esprit républicain sans aucun chantage sur les populations.

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Le second discours, tout aussi menaçant et discourtois à l'endroit du Président Laurent GBAGBO, est venu du ministre . Pour la circonstance, il a soigneusement choisi les mots pour étayer la conception que son régime a de la république et de la démocratie. Mieux ou pire c'est selon, ces mots, ainsi choisis avec soins, expriment le regard méprisant que lui et les siens ont des propres citoyens qu'ils dirigent. Y-a-t'il meilleur témoignage que de distinguer les citoyens entre eux par une terminologie qui oppose les civilisés et les sauvages qui ont besoin d'être domestiqués ou apprivoisés. Pour être admis dans les cercles des citoyens suivant l'échelle des valeurs du RHDP, le Président Laurent GBAGBO doit domestiquer et apprivoiser son discours. Sinon, il s'expose à une répétition de ce qui lui est arrivé.

Cissé Bacongo demande au Président Laurent GBAGBO de se rappeler comment il a perdu le pouvoir et comment il est parti hors du pays et comment il y est revenu. Or, il est constant que le Président Laurent GBAGBO a gagné les élections en octobre 2010. Dès le lendemain de sa prise de pouvoir, une coalition armée, dont le régime actuel est le légataire universel, s'est liguée contre lui pour l'empêcher, par la violence, de remplir convenablement le mandat que le peuple souverain lui avait accordé. Cette vérité n'est plus celle des pro-GBAGBO. Les juges de la CPI, dans leurs délibérations, en ont fait une vérité historique universelle puisqu'ils l'ont écrite in extenso dans leur jugement.

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Cette coalition armée a finalement eu raison de lui le 11 Avril 2011. Depuis lors, la violence est devenue l'unique moyen de conservation du pouvoir, comme elle fut l'unique moyen de conquête de celui-ci. Même pour revenir dans son pays après son acquittement, le Président Laurent a dû livrer une farouche bataille contre les forces de la violence. Le discours du Président Laurent GBAGBO a Adzopé trouble la tranquillité des adeptes de la république violente, parce qu'il annonce la fin de la peur. Or c'est sur cette peur, enracinée dans la conscience collective nationale par la violence, que le régime du RHDP a bâti toute sa stratégie de perpétuation du pouvoir.

En définitive, c'est plutôt le RHDP qui n'a pas encore domestiqué sa conception du pourvoir pour la mettre en conformité avec les normes des valeurs républicaines qui ne trouvent la plénitude de leur sens que dans la démocratie. Faut-il le rappeler au Secrétaire Exécutif du RHDP que ces valeurs sont, entre autres et notamment, le droit à la différence qui se manifeste par la liberté d'expression, la liberté de mouvement des citoyens à la fois à l'intérieur de leur pays qu'à l'extérieur de celui-ci.

𝗔𝗯𝗶𝗱𝗷𝗮𝗻, 𝗹𝗲 𝟭𝟱 𝗱𝗲́𝗰𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟮

𝗟𝗲 𝗠𝗶𝗻𝗶𝘀𝘁𝗿𝗲 𝗝𝘂𝘀𝘁𝗶𝗻 𝗞𝗮𝘁𝗶𝗻𝗮𝗻 𝗞𝗢𝗡𝗘

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