Attaque contre Gbagbo : Katinan contre-attaque, « Bacongo, la posture du ver de terre qui se prend pour un anaconda »

Cissé Bacongo le jeudi 11 avril 2024 lors de la 1er édition de la célébration du 11 avril 2011 par son parti le RHDP.
Cissé Bacongo le jeudi 11 avril 2024 lors de la 1er édition de la célébration du 11 avril 2011 par son parti le RHDP © Crédit photo Service communication Cissé Bacongo

En conférence de presse le 18 avril 2024, Katinan Koné, président du CSP du PPA-CI, a apporté une réponse aux attaques de Bacongo contre Gbagbo.

𝑷𝒓𝒐𝒑𝒐𝒔 𝒍𝒊𝒎𝒊𝒏𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒖 𝑴𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒆 𝑱𝒖𝒔𝒕𝒊𝒏 𝑲𝒂𝒕𝒊𝒏𝒂𝒏 𝑲𝒐𝒏𝒆́, 𝑷𝒓𝒆́𝒔𝒊𝒅𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒖 𝑪𝒐𝒏𝒔𝒆𝒊𝒍 𝑺𝒕𝒓𝒂𝒕𝒆́𝒈𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒆𝒕 𝑷𝒐𝒍𝒊𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 (𝑪𝑺𝑷)

Mesdames et messieurs, chers camarades de la direction du parti,

Camarades militantes, militants, sympathisants et sympathisantes,

Mesdames et messieurs les journalistes, les femmes et hommes des médias,

Mesdames et messieurs, les fidèles compagnons de la Tribune du qui nous suiviez à travers les multiples canaux de communication,

Mesdames et messieurs,

Je voudrais, une fois encore, vous saluer au nom de son Excellence le Président , Président du PPA-CI.

Le calendrier extrêmement chargé de notre parti ces deux derniers mois a impacté la tenue de votre Tribune qui n'a pas été régulièrement programmée. Je voudrais présenter à vous toutes et à vous tous, au nom de la direction du PPA-CI, les excuses du parti. Les nombreuses interpellations qui nous sont parvenues relativement à l'absence de la Tribune témoignent de l'importance que celle-ci a acquise dans l'environnement médiatique et dans le débat politique en Côte d'Ivoire. Je puis vous rassurer que la Tribune du PPA-CI ne connaîtra plus de pause aussi longue. Notre responsabilité vis-à-vis des populations nous l'impose et notre cheminement vers 2025 nous l'exige.

L'économie du présent numéro de la Tribune va s'organiser autour de deux points essentiels. Ce sont ;

– Pourquoi la pseudo condamnation dans la ridicule affaire dite « de vol » à la BCEAO ne peut pas faire obstacle à la candidature du Président Laurent GBAGBO

– La très sérieuse et vitale question de la dette.

Mais avant d'aborder ces deux thèmes, il importe de rappeler le contexte dans lequel se tient la présente tribune.

𝗜. 𝗟𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗲𝘅𝘁𝗲.

Il convient d'analyser le contexte au niveau national ainsi qu'au niveau international

𝐀. 𝐋𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐱𝐭𝐞 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥

Le contexte national était marqué, jusqu'à une date récente, par des signes d'apaisement du climat socio-politique. La libération de certains prisonniers politiques, militaires et civils, l'instant de bonheur relatif que la belle victoire de notre équipe nationale à la CAN a procuré aux populations ivoiriennes ont été des signes dans lesquels notre parti a cru percevoir une volonté de décrispation de l'environnement socio-politique du pays. Le PPA-CI continue de saluer la dernière libération des prisonniers d'opinion ce d'autant que, depuis son retour de sa déportation, son Excellence le Président Laurent GBAGBO en fait son cheval de bataille. Le PPA-CI se félicite de cette initiative du Chef de l'Etat. Cependant, le PPA-CI rappelle que plusieurs dizaines d'autres prisonniers d'opinion sont encore en prison. Son excellence le Président Laurent GBABO et l'ensemble de notre parti demandent également leur libération.

Le PPA-CI se félicite également des échanges téléphoniques qui ont eu lieu entre le Chef de l'Etat et l'ancien Président de l'Assemblée nationale, toujours en exil, monsieur Soro Kigbafori Guillaume. Dans la foulée, il a été annoncé le retour de certains de ses collaborateurs qui étaient avec lui en exil. Le PPA-CI souhaite ardemment que ces échanges téléphoniques et les retours susmentionnés soient le prélude du retour de monsieur Soro Guillaume. C'est également un sujet auquel le Président Laurent GBAGBO accorde du prix ne pour des raisons de réconciliation nationale. C'est pourquoi, il n'a jamais manqué la moindre occasion pour demander le retour de son ancien Premier Ministre.

Le PPA-CI encourage le gouvernement à s'engager davantage dans le renforcement de la paix sociale en émettant davantage de signaux de décrispation de la vie politique et sociale.

C'est dans cette heureuse perspective que le PPA-CI a écrit au Premier Ministre, Chef du gouvernement, son Excellence Beugré Mambé Robert, pour solliciter une audience à l'effet de discuter et trouver une solution à la question de l'inscription du nom du Président Laurent GBAGBO sur la liste électorale. Ainsi, le vendredi 15 mars 2024, une demande d'audience a été déposée au Premier ministre. Le vendredi 12 Avril 2024, une lettre de rappel a été adressée au Premier ministre. Le PPA-CI continue d'attendre la réponse du gouvernement. Cette démarche s'inscrit dans la ligne politique du Président Laurent GBAGBO qui est marquée par sa constante volonté de faire du dialogue l'instrument privilégié de règlement de toutes les contradictions politiques et sociales.

Notre parti a commencé le processus de désignation de son candidat à l'élection présidentielle de 2025. La première session du comité central tenu le 9 mars 2025 a demandé à son Excellence le Président Laurent GBAGBO d'être candidat. Cette demande était devenue pressante de la part des militantes et des militants depuis la création du PPA-CI. Devant l'insistance de ses camarades, le Président Laurent GBAGBO a finalement accédé à leur demande. Réuni en session extraordinaire le samedi 13 Avril 2023, le Comité central a convoqué une convention pour entériner officiellement la candidature du Président Laurent GBAGBO. Ce processus de désignation de notre candidat à l'élection présidentielle prochaine est la preuve de notre détermination à participer totalement et entièrement au débat politique de façon démocratique, la seule voie qui préserve la paix sociale.

Pour témoigner de ce que ce sont eux qui ont sollicité la candidature du Président Laurent GBAGBO, les militantes et les militants du PPA-CI se sont mobilisés par centaines de milliers à Agboville à l'occasion de la célébration de la 2ème fête de la Renaissance.

La priorité majeure de notre parti est de gagner l'élection présidentielle de 2025 avec comme candidat le Président Laurent GBAGBO. Le parti entend donc se donner tous les moyens que lui offre la loi pour lever tous les obstacles sur le chemin de sa victoire.

L'alignement des militantes et des militants sur la candidature du Président Laurent GBAGBO traduit à suffisance leur bonne compréhension des enjeux géostratégiques des élections à venir. La recomposition de l'ordre international et l'évolution de l'environnement politique en Afrique, notamment celle de l'Ouest, donnent raison au Président Laurent GBAGBO et relèvent davantage la portée de son combat. Pour les militantes et militants du PPA-CI ainsi que pour une très large frange de l'opinion nationale, l'élection de 2025 ne consiste pas seulement à désigner un Président de la République, juste parce que l'on a envie de jouir des privilèges dérivant de la gestion du pouvoir d'Etat. Cette élection s'inscrit dans la longue liste des batailles que le Président Laurent GBAGBO et l'ensemble des personnes, qui comprennent son combat politique de plus de cinquante années, mènent contre un ordre injuste.

Il l'a d'abord mené dans l'opposition, puis au pouvoir durant lequel il a affronté toutes les formes d'adversité venant de cet ordre. Deux coups d'Etat, une rébellion armée, la partition du pays, l'embargo y compris sur les produits de premières nécessités, notamment les médicaments, l'instrumentalisation de la BCEAO sont autant bataille qu'il a menées pour s'opposer à l'ordre qui domine et infantilise l'Afrique. Débarqué manu militari du pouvoir par la coalition de l'ordre dominant, celui-ci a instrumentalisé la justice internationale (la CPI) pour le maintenir en otage afin de laisser le pion de l'ordre terminer la mise sous contrôle définitif du pays à ses standards. Le refus de se soumettre à cet ordre et, avec lui tous les millions d'Ivoiriens et d'Africains, a été manifeste devant la CPI. La victoire du Président Laurent GBAGBO devant la CPI est un la preuve achevée de son engagement pour une cause qui dépasse sa seule personne.

Sa candidature à l'élection de 2025 s'impose comme un impératif d'aller jusqu'au bout de son combat. Nul ne comprendrait qu'il abandonne au moment où les changements notables dans la sous-région, réputée citadelle imprenable de l'ordre auquel il a résisté au prix de sa vie, donnent encore davantage de légitimité à son combat. C'est pourquoi, la logique du combat du Président Laurent, qui est aussi le nôtre, n'est comparable à aucune autre. Soit nous menons ce combat avec lui frontalement sans compromission, soit nous cédons à toutes sortes d'alternatives qui sont alors pour nous autant de compromissions. Dans une telle hypothèse, la question légitime que l'on serait alors tenté de nous poser est la suivante : Pourquoi alors avoir perdu tant de temps si c'était pour arriver à une telle compromission qui vous avait été proposée 10 ans plutôt ?

La candidature du Président Laurent GBAGBO a une haute dimension idéologique. Elle n'est ni l'expression d'une soif insatiable de pouvoir puisqu'elle a été suscitée et fortement demandée par les militantes et militants de notre parti.

Elle n'est nullement l'expression d'une quelconque vengeance. Il n'en n'a pas besoin puisque l'histoire l'a déjà vengé devant la CPI.

C'est pourquoi, le PPA-CI s'étonne des urticaires que cette annonce provoque chez les autres, notamment le pouvoir.

En effet, cette annonce de candidature, qui a revitalisé nos militants et nos compatriotes, comme l'a démontré l'immense et impressionnante mobilisation à la fête de la renaissante à Agboville, semble troubler le sommeil de ceux qui sont nostalgiques d'un temps pourtant révolu dans notre pays. Ils rêvent d'un pouvoir absolu et éternel. Elevés au rang des Démiurges par les leurs, ils se dessinent eux-mêmes le monde de leur propre création. Chez certains cadres du RHDP, cette nouvelle de la candidature du Président Laurent Gbagbo a réveillé une crise de delirium tremens qui les fait radoter.

Le 11 avril dernier, ils ont versé dans la provocation inutile et abjecte. Ainsi, bavant et transpirant de haine, monsieur Cissé Bacongo, secrétaire Exécutif du RHDP a étalé au monde ce qui l'identifie au mieux : un langage irresponsable, de niveau si bas qu'il bloquerait sa candidature au poste de secrétaire de base au PPA-CI.

Beaucoup de voix se sont levées pour que nous répondions à son irrévérence congénitale du Secrétaire Exécutif du RHDP. En guise de réponse, je voudrais me référer à la culture africaine dans l'adage du vieux sage aveugle.

Gagné par l'âge et handicapé par la perte de sa vue, un vieil homme de grande sagesse restait au village lorsque les autres allaient dans les champs. Un jour, alors qu'il était allongé dans sa chaise, une personne vint faire querelle au fils ainé du vieil homme alors que celui-ci était encore au champ. Quand le fils revint des champs, son père lui rendit compte de ce qui s'était passé à son absence.

Ecoutons le dialogue entre le vieil homme et son fils :

Le vieil homme : « A ton absence, un homme très laid, d'origine lointaine, n'ayant pas vécu avec ses parents et n'ayant pas lui-même d'enfant est passé demander après toi. Apparemment il était venu pour te chercher querelle »

Le Fils « Mais Papa, comment as-tu appris tout cela de lui alors que tu ne vois plus depuis plus de 10 ans. Comment as-tu pu te rendre compte de sa laideur, de ses origines lointaines, de ses rapports avec ses parents et du fait qu'il n'ait pas d'enfant. J'imagine que vous avez suffisamment eu de temps pour parler entre vous. Mais ça encore, il n'a pas pu tout de même pas te dire qu'il est laid »

Le vieil homme : « non, je n'ai même pas eu besoin de parler avec lui. Mais tout ce qu'il a dit de toi et la façon de le dire m'a donné un portrait parfait de lui.

En effet, la laideur de nos paroles traduit très souvent notre propre laideur physique quand bien même celle-ci serait cachée par des artifices. Donc en écoutant ce monsieur, j'ai vu immédiatement sa laideur.

J'ai compris qu'il n'est ni d'ici, ni des environs. Parce que du nord au Sud, d'Est à l'Ouest en passant par le centre de chez nous, l'on ne parle pas d'autrui comme ce monsieur l'a fait, a fortiori quand cet autrui est plus âgé et plus respecté dans la société que soi.

La façon dont une personne parle d'une autre, surtout à une personne ainée dans notre culture, rend témoignage de l'éducation qu'elle a reçue de son père. Autrement elle cause un grand tort à celui-ci.

Enfin, Parce que chacun doit laisser à ses enfants plus qu'il n'a reçu de ses parents, notre attitude ou notre façon de parler dans la société doit toujours servir de bonne leçon de vie à nos enfants.

En faisant la somme de tout ce que j'ai entendu de la bouche de la personne qui est venue demander après toi, je suis arrivé au portrait que je t'ai fait mon fils. Que ce portrait serve aussi de leçon pour toi. Quelle que soit l'adversité à la quelle tu fais face, n'oublie jamais ces fondamentaux de notre culture »

L'on aurait pu s'arrêter là. Mais il y a des dérives qui ne sont pas acceptables dans une république.

Passons également silence la rhétorique ridicule, d'un Laurent Gbagbo coupable à tout prix, des faits dont le Président a été déclaré innocent, blanchi et acquitté par la CPI, une juridiction qui, dans leur courte vision d'une justice aux ordres, était censée le condamner, dans l'hypothèse la plus optimiste, à une réclusion criminelle à perpétuité. C'est ce qui ressort du subconscient de monsieur qui confond, accordons-lui au moins le bénéfice de la mauvaise foi plutôt que celle de l'ignorance, puisqu'enseignant de droit, il ne peut ne peut de bonne foi ignorer l'abyssale différence entre l'acquittement et le non-lieu dans une affaire pénale. Le Président Laurent GBAGBO a été acquitté. Il n'a pas bénéficié de non-lieu. Donc il n'est plus présumé innocent, il est définitivement déclaré innocent. Si les faits dont il était accusé sont avérés alors il faudra rechercher les coupables ailleurs. Que monsieur Bacongo se rassure, l'histoire restitue toujours la vérité. Elle vous dira, dans un futur qui n'est plus loin, qui parmi les siens est ou sont les coupables desdits faits. Le RHDP rêvait de voir le Président Laurent GBAGBO Incarcéré à perpétuité et tenu loin de la scène politique ivoirienne, pour ainsi laissé libre cours à l'enracinement profond d'une politique de planification méthodique de la gouvernance par la violence et la peur distillée dans le corps social ivoirien tout entier, l'assassinat de la démocratie, la prévarication, la gabegie, l'endettement astronomique de l'Etat, les détournements devenus un sport favori et l'incurie érigée en valeurs, etc.

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Cependant, l'activation de la rhétorique ethnologique coloniale, complètement désincarnée selon laquelle certains peuples et ethnies en Afrique seraient plus aptes à gouverner que d'autres est inacceptable. Ici par contre, accordons au Sieur Cissé Bacongo le bénéfice de l'ignorance au détriment de la mauvaise foi, autrement, il faudra plaindre le sort des militants et cadres RHDP originaires de la région du Président Laurent GBAGBO, condamnés qu'ils seraient alors, à accompagner Cissé Bacongo et les siens à gouverner ad vitam aeternam le pays. En l'espèce l'ignorance procède de la confusion entretenue entre ce qui est propre à une personne ou à une chose, et qui détermine cette personne ou cette chose comme une caractéristique spécifique et unique, et qu'on qualifie pour cette raison d'ontologique ou d'intrinsèque, avec l'aspect « anthropologique ».

Car, en affirmant de façon péremptoire, que le Président Laurent Gbagbo est selon lui, (je cite) « un opposant professionnel.. » et qu'il aurait dû le rester à vie, et en précisant juste après sa pensée par (je cite) « c'est-à-dire de façon anthropologique, au fond de lui-même… », c'est bien cette caractéristique ontologique qu'il visait, et qu'il confond avec la dimension anthropologique des choses. Mais, il faut bien le lui concéder, le citoyen Cissé Bacongo a bien le droit d'adopter la posture du ver de terre qui se prend pour un anaconda, par le simple fait que le premier partage avec le second le même mode de déplacement. Ce qui relève de l'humain reste accessible aux humains. Quand un humain décide lui-même de devenir un mouton et de revendiquer publiquement cette nature, respectons son choix avec tout ce que cela comporte comme attributs et attitude. Il y'a bien des personnes qui font l'option souveraine de changer leur genre. Si la société accepte les transgéniques, pourquoi devrions-nous refuser ce droit à ceux qui décident de passer de l'homme au mouton.

Le seul problème avec une telle transformation est que très peu de personnes peuvent interpréter les bêlements. En tout cas, au PPA-CI, nous n'avons pas encore acquis cette aptitude. Alors laissons les moutons bêler et concentrons-nous sur ce qui intéresse la Côte d'Ivoire qui est à la croisée des chemins aux regard de tous les changements idéologiques qui ont lieu au niveau de la sous-région et au niveau international.

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