Landry Gnahoré : « Oui, Houphouët nous parle… »

Landry Gnahoré, président de "Houphouët nous parle"

L'association « Houphouët nous parle » est composée de jeunes âgés en moyenne de 28 ans dirigée par Landry Gnahoré. Elle vise à faire connaître les valeurs de feu le président Houphouët-Boigny auprès de la jeunesse. L'association se bat afin qu'il soit institué une journée nationale pour la paix. A en croire Landry Gnahoré, il est important que l'ex-président Bédié et le président qui se réclament héritiers d' Houphouët-Boigny maintiennent la stabilité du pays à travers le dialogue.

Pour quelles raisons avez-vous créé une association dénommée « Houphouët nous parle » ?

Je suis Landry Gnahoré, jeune Ivoirien, juriste de formation et président de l'association  » Houphouët Nous Parle ». Celle-ci a été créée en 2017 par neuf jeunes ivoiriens majoritairement étudiants. C'est une association culturelle et citoyenne. Sa démarche culturelle vise à faire connaître feu le président Houphouët-Boigny auprès de la jeunesse en mettant en relief ses valeurs et qualités humaines reconnues par tous: la générosité, la fraternité, l'hospitalité, la solidarité, l'unité, le dialogue et la paix. Ainsi voulons nous inciter les jeunes à s'inspirer du leadership de feu le président Houphouët-Boigny car pour nous il fait partie des grands leaders du 20ème siècle. Elle a pour vocation de faire connaitre l'histoire de la Côte d ‘Ivoire en mettant l'ex-président feu Félix Houphouët-Houphouët-Bobigny au centre. La spécificité de notre association de trouve dans la relative jeunesse de ses membres dont la moyenne d'âge est de 28 ans.

Donc il s'agit de jeunes qui n'ont pas connu le président Houphouët-Boigny, leur modèle. Comment est née l'association?

Elle est née suite à un constat. En effet, les jeunes n'ont pas de référent autour duquel ils peuvent se retrouver pour bâtir leur pays. Ils préfèrent célébrer des héros de d'autres pays. Nous voulons montrer que nous avons des héros dont le plus illustre est feu Félix Houphouët-Boigny. Nous mettons en relief les valeurs et les qualités humaines que cet homme incarnait.

Quelles sont les actions que vous avez menées ?

Notre première action a eu lieu en octobre 2017 avec une procession à l'université de Cocody suivit d'une messe à l'église Saint Jean. Elle s'est terminée par une conférence. En octobre 2018, Houphouët-Boigny devrait avoir 113 ans. A cette occasion, 113 jeunes issus de tous les partis politiques ont planté chacun un arbre pour célébrer cet évènement. Une conférence a ensuite été animée par Jean Claude Delafosse, ex-ministre du tourisme. On ne peut pas célébrer la journée nationale de la paix (NDLR le 15 novembre) en dehors de Félix Houphouët-Boigny. Notre association se bat afin qu'il soit institué une journée nationale Félix Houphouët-Boigny pour la paix. L'intitulé  »Houphouët Nous Parle  » est évocateur.

Qu'est ce qui a motivé ce choix?

Nous avons été inspiré du morceau ‘'Jah Houphouët-Boigny nous parle (« Revolution »),  » de notre papa . Nous voulons exprimer l'actualité du message de feu le président Félix Houphouët-Boigny. Son message s'adresse à tous les Ivoiriens. De son vivant, il a prôné la paix et le dialogue qui sont des sujets d'actualité et c'est ce qu'il faut pour la stabilité du pays. Nous véhiculons son message à travers des conférences. Très prochainement nous allons utiliser d'autres stratégies car de plus en plus nous constatons que les jeunes cherchent à connaître les valeurs du premier président de la Côte d'Ivoire et à les adopter.

En observant la situation du pays avez-vous le sentiment que votre message passe?

Nous sommes la seule association de jeunesse qui se bat pour véhiculer le message de paix d'Houphouët-Boigny à tel enseigne que les dates du 7 décembre et du 18 octobre ne passent plus inaperçues. Nous pensons que le message passe parce que les jeunes s'en approprient. Et le travail que nous faisons vient compléter celui de la Fondation Félix Houphouët-Boigny. C'est un travail qui ne se limite pas aux seules dates du 18 octobre et 7 décembre d'où les conférences que nous organisons tous les mois.

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Par nos actions, nous contribuons à changer positivement le regard de la jeunesse sur feu le président Houphouët-Boigny. Aujourd'hui, elle s'intéresse de plus en plus à lui, avec moins de gêne ni complexe et c'est un gain pour nous.

Les élections régionales et municipales du 13 octobre 2018 ont été émaillées de scènes de violences et de contestations des résultats à certains endroitsEn tant que disciple d'Houphouët-Boigny quel commentaire en faites-vous?

Depuis l'instauration du multipartisme en Côte d'Ivoire les élections ont été toujours entachées de scènes de violences; cela est dommage. Ces dernières années qui devraient donner l'occasion aux uns et aux autres pour montrer que nous étions arrivés à un stade de maturité ont été émaillées de quelques incidents. En tant que disciple de Félix Houphouët-Boigny, nous devrions être capables d'organiser des élections sans contestation. Nous sommes toujours sur le chemin de la maturité. On vient d'assister au divorce entre le et le . Chacun parmi eux prône les valeurs de l'houphouëtisme.

Quel commentaire en faites-vous en tant que défenseur des valeurs d'Houphouët-Boigny ?

Cela me fait penser aux alliances qui étaient tissées entre les parts politiques. Nous avons eu le front républicain qui n'a pas fait long feu. Nous avons récemment assisté à une alliance entre le et le PDCI qui s'est soldée par une rupture. Nous nous inquiétons de l'alliance entre le PDCI et le qui est en vue. Le divorce entre le PDCI et le RDR ne doit pas se transformer en inimité de personnes pour aboutir à une crise plus grande que celle de 2011. Il est important que ces deux leaders qui se réclament de l'héritage d' Houphouët-Boigny maintiennent la stabilité du pays. S'ils ne s'entendent pas, il faut craindre pour 2020.

Entretien réalisé par Karina Fofana

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Written by Karina Fofana

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