Le PDCI critique la politique économique de Ouattara: « le péage de Bassam indique que le Gouvernement n’a pas pitié des Ivoiriens »

En conférence de presse ce 27 juin 2022, le PDCI de Bédié a critiqué la politique économique du gouvernement Ouattara en revenant sur la dette de la Côte d’Ivoire.

Mesdames et messieurs

Au niveau de l’économie de notre pays, nous observons une croissance régulière du PIB depuis 2012. Cette croissance est tirée essentiellement par les BTP et l’énergie. Après un ralentissement en 2020, cette croissance a atteint 7.4% et est projetée à 6.9 en 2022.

Cependant on note que le budget de notre pays présente un solde négatif depuis 2012 (-2.9 % du PIB), -5.5 % du PIB en 2020 et projetée à – 5.7 % du PIB en 2022, au-dessus des normes communautaires qui sont de 3% maximum.

Le stock de la dette de notre pays atteint un niveau jamais égalé.

En effet le stock de notre dette était en fin mars 2010 à 5281, 605 milliards de F CFA. Il est projeté à 25701 milliards de F CFA en 2023 et 29755, 7 milliards en 2025, soit une augmentation de 600% sur la période 2011-2025.

Le service de la dette est estimé à 3686 milliards de FCFA en 2023, 4532, 4 milliards de FCFA en 2024 et 4869,6 milliards de F CFA en 2025, soit un total 13098 milliards de FCFA sur la période 2023-2025.

L’inflation est passée de 0,7 % en 2016 à 2,4 % en 2020 et 4,2 % en 2021. Ce taux d’inflation selon les prévisions du ministère du budget s’établirait à 4,5 % en 2022.

Les indicateurs ci-dessus soulignent la fragilité de notre économie. Les perspectives ne sont guère à l’optimisme eu égard à la conjoncture nationale, aux chocs extérieurs et les impacts du changement climatique.

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A ces difficultés économiques viennent s’ajouter des perturbations environnementales causées par l’orpaillage clandestin qui détruit nos ressources naturelles, pollue notre environnement et nos eaux, déstabilise le secteur agricole, accroit les risques d’insécurité et menace la production agricole et en conséquence la sécurité alimentaire. Il est devenu de plus en plus difficile d’avoir des terres propices à une agriculture saine et à une main-d’œuvre concurrentielle dans le secteur agricole. Toute chose qui accentue le risque de pénurie des produits vivriers sur nos marchés.

De plus l’orpaillage est devenu un frein pour la scolarisation de nos enfants. Les jeunes élèves préfèrent percevoir des frais journaliers attrayants pour aller sur les sites clandestins des mines que d’aller à l’école.

Rappelons que l’orpaillage clandestin avec son cortège de bandes armées composées de personnes venant d’ailleurs a été décrié dès 2018 par le Président Henri Konan Bédié. On l’avait alors traité de tous les maux. Aujourd’hui le fléau est difficilement maitrisable.

Toutes les enquêtes soulignent que trois postes représentent le gros des dépenses de nos concitoyens.

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Aujourd’hui tout est cher. On ne peut plus se nourrir avec le même budget qu’il y a un an. L’inflation au niveau des produits locaux est supérieure à celle des certains produits importés.

Comment peut-on expliquer la pénurie des produits dont la production est à notre portée ?

Notre pays dispose de terres arables et fertiles. D’énormes ressources en eaux sont perdues fautes de leur maîtrise. Le Gouvernement a refusé de faire de l’investissement dans le secteur agricole, en particulier le sous-secteur alimentaire, une priorité. Ce sont les conséquences que nous subissons. Tenez vous bien, notre pays, producteur et exportateur de bane plantain vers les pays limitrophes est aujourd’hui obligé d’importer la banane plantin. Les commerçantes du vivrier vont acheter la banane plantin au Libéria pour alimenter nos marchés. Trois régimes de bananes plantin se négocient entre 10000 et 20000 F CFA sur nos marchés. Les produits de consommation courante comme l’huile et le pain connaissent une augmentation sans précèdent. Aujourd’hui le maïs qui entre à la fois dans l’alimentation humaine et animale, voit son prix s’envoler au point qu’il impact des secteurs naguère prospère comme l’aviculture. Notre pays dépense plus de 300 milliards de F CFA chaque année pour importer du poisson. Nous avons pourtant bénéficié pendant des années l’aide de l’Union Européenne pour développer le secteur de l’aquaculture et de la pêche. Rappelons que la Côte d’Ivoire dispose d’énormes ressources en eaux qui non seulement ne sont pas utilisées pour l’aquaculture, mais sont sujettes à la pollution par l’orpaillage clandestin. C’est le résumé de notre échec.

Dans le secteur du logement les règles fixées par le Gouvernement relativement à la caution et l’avance ne sont pas respectées.

L’acquisition de terrain urbain pour la construction de logement est hors de portée dans le District d’Abidjan. Les terrains de 3 500 000 FCFA il y a deux à trois ans, se vendent de nos jours entre 30 et 60 millions de F CFA.

Pire, pour soi-disant financer le logement social, le Gouvernement préconise la taxation du ciment et du fer. Au finish la catégorie de la classe moyenne n’est plus capable de construire un logement. Le Gouvernement étant incapable de satisfaire à la demande de logements sociaux, ce domaine est devenu un enfer pour les populations des milieux urbains.

Quant au transport il n’y a aucune règle dans les tarifs des transports privés. A chaque jour correspond un destin nouveau et difficile. La vie est devenue intenable. Le Gouvernement face ce calvaire des Ivoiriens affiche son incapacité à leur offrir des lendemains meilleurs. Ce qui se passe sur le poste à péage de Grand Bassam indique clairement que le Gouvernement n’a pas pitié des Ivoiriens.

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En un mot les Ivoiriens vivent dans le stress et la peur.

Il ne se passe pas un seul mois sans qu’un immeuble ne s’effondre.

La circulation de la drogue fait désormais partie de la vie courante de notre pays. Les questions d’assainissement et d’inondation n’ont trouver aucune solution à ce jour. Selon le dernier rapport du CNDH, plus de 8% des habitants d’Abidjan ne disposent pas de latrines. La précarité et la pauvreté sont en nette croissance dans nos villes, contrairement aux chiffres qui nous sont fournis. Dans le milieu rural nos producteurs font face au non-respect du prix d’achat de leurs produits agricoles. Dans nos contrées et sur nos routes les menaces d’attaque sont monnaie courante.

Et pourtant le pays se porte bien.

Au contexte national difficile s’adjoignent depuis un moment l’accentuation de la crise sécuritaire et la menace djihadistes à nos frontières. La crise Russo-Ukrainienne n’arrange non plus pas la situation. Cette dernière crise, ainsi que les situations politiques en Guinée, au Mali et au Burkina ne font qu’accentuer les difficultés des Ivoiriens, tant leurs impacts se font sentir sur le quotidien de nos concitoyens.

Written by PDCI RDA

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