L'histoire de la prise du pouvoir par Alassane Ouattara pouvait laisser espérer qu'il tire toutes les conséquences de nos manquements démocratiques. D'ailleurs il ne pouvait en être autrement si nous espérions sortir du cercle infernal de crise armée.
Hélas pour des raisons certainement de volonté de maîtrise de la sécurité intérieure et un peu plus tard, de maintenir un rapport de forces de domination sur la scène politique, le régime Ouattara va peu à peu glisser du tout sécurité au tout autoritaire. L'exemple de son passage en force lors du si important référendum constitutionnel, atteste cette dérive.

Une loi organique qui devrait permettre au peuple de se rassembler autour de son histoire et de dégager les pistes de son avenir commun, à été tout simplement bâclé pour le besoin de renforcer un régime présidentiel déjà fort et de sceller les élections à venir. Comme cette loi, le régime à « péché » en étouffant systématiquement toute forme d'opposition.
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De la répression des manifestations à l'emprisonnement d'opposants (même de la société civile) en passant par la malheureuse et improductive manœuvre de division des partis politiques, le régime s'est enfermé dans les vielles et mauvaises pratiques qui « endorment » le continent.
« Le Régime Ouattara à volontairement échoué à construire la démocratie en Côte d'Ivoire »
Enfin le mépris pour son opposition, le manque d'ouverture et de dialogue autour des questions d'intérêt national et la fermeture du jeu électoral (découpage électoral sur mesure, CEI sous contrôle, intimidation des adversaires) sont aussi autant de faits qui attestent si besoin est, que le régime Ouattara a volontairement échoué à construire la démocratie en Côte d'Ivoire.
On aurait pu imaginer qu'avec le discours du 6 août 2018, les choses s'améliorent, quoique le maintien au moment où nous parlons, de la CEI en l'état et de la date des élections locales, ne rassure pas.
Innocent Gnelbin