Ils sont nombreux, les Ivoiriens qui s'interrogent sur un possible report de la présidentielle 2020 après le décès de Sidiki Diakité.
Encore un choc, des douleurs et des larmes, des interrogations… Dieu, pourquoi?
2020, année terrible. Covid19, élections troublées, stress au quotidien, la mort rôde. Sidiki Diakité parlait à la Côte d'Ivoire le mercredi 21 octobre 2020. Cherchant les moyens de calmer les eaux politiques en furie. Aujourd'hui, le pays le pleure…
La vie tient à un fil dont les deux bouts sont tenus par Dieu. La réalité qui enseigne l'humilité.
La mort subite du ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation vient une fois de plus, éprouver la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens. Année 2020, pénible à tous les niveaux.
Sidiki Diakité, ancien préfet d'Abidjan puis ministre de l'Intérieur et de la Sécurité (2017) passé à l'Administration du territoire et de la décentralisation en 2019 est décédé à Abidjan, ce vendredi 23 octobre 2020, des suites d'une crise cardiaque.
Longue liste…
Le président de la République, Alassane Ouattara a salué dans un communiqué, « la mémoire d'un grand serviteur de l'Etat, un collaborateur compétent et loyal. ». Il a décrété trois jours de deuil national à compter du samedi 24 octobre 2020. Les drapeaux seront mis en berne.
Dans la foulée, le RHDP a demandé à toutes ses coordinations « de suspendre toutes les activités électorales festives et de privilégier les rencontres de proximité. ».
La mort de Sidiki Diakité vient allonger la longue liste des collaborateurs et proches du chef de l'Etat décédés en 2020. Le guide religieux Cheick Boikary, très écouté conseiller spirituel du président Alassane Ouattara, Amadou Gon Coulibaly, premier ministre et candidat désigné du RHDP pour la présidentielle 2020, le conseiller Diané Mamadi, homme de l'ombre mais efficace notamment au plan diplomatique.
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Le choc au Palais présidentiel a été grand. Discret certes, pas un militant politique exubérant, mais il'ancien gouverneur d'Abidjan fait partie du cercle des cadres et administrateurs engagés pour la cause du parti au pouvoir.
Préfet du département de Touba en 2010, il fait allégeance à Alassane Ouattara pendant la crise post électorale en avril 2011. De 2010 à 2011, il est préfet de la région de Montagnes et coordonnateur du redéploiement du corps préfectoral dans l'Ouest, il participe activement au retour de la sérénité dans cette région du pays particulièrement affectée par la crise armée. En octobre 2012, il est nommé préfet du département d'Abidjan.
Conséquence politique de la disparition du ministre Diakité
Le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, Sidiki Diakité était ces derniers jours, au cœur des négociations pour tenter de relancer le dialogue politique entre le pouvoir et l'opposition. Sa tâche était herculéenne. Entre un pouvoir qui entend tenir la date constitutionnelle pour l'organisation de la présidentielle, le 31 octobre 2020 et une opposition braquée, qui exige le retrait du candidat du RHDP, la marge de manœuvre de « la tutelle » des partis politique était très réduite.
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À trois reprises, il a convoqué les groupements ayant participé au dialogue politique avec le gouvernement en février 2020, ainsi que les candidats retenus pour la présidentielle du 31 octobre 2020, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N'guessan.
A trois reprises, les réunions ont été boudées par ces derniers. À l'issue de la dernière rencontre, le mercredi 21 octobre 2020, en l'absence des candidats de l'opposition mais en présence de la CEDEAO, c'est à lui qu'il est revenu la charge de rendre publiques, les propositions du gouvernement pour essayer de rassurer l'opposition: recomposition du bureau central de la CEI, un poste de vice-président du bureau au PDCI-RDA, recomposition des commissions électorales locales. La réponse du PDCI-RDA, par la voix de son Secrétaire exécutif , Maurice Kacou Gukahué a été plutôt cinglante: le PDCI n'est pas demandeur et exige toujours un dialogue dans un cadre neutre sous l'égide de la CEDEAO. De quoi augmenter le stress et la tension d'un responsable entre le marteau et l'enclume…
Un autre cas de force majeure?
Ils sont nombreux, les Ivoiriens qui s'interrogent sur un possible report de la présidentielle 2020 après le décès du ministre Sidiki Diakité. « Dieu nous parle. », disent certains. Ils estiment que les violences observées sur le terrain, les pertes en vies humaines constatées et la brusque disparition du principal acteur du processus électoral au niveau du gouvernement, doivent pouvoir inciter le président de la République à tirer le frein à main. « Il peut valablement évoquer un cas de force majeur pour accepter un léger report de la présidentielle, donner une chance au dialogue et donc à l'apaisement », selon un analyste politique.
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La crainte dans les rangs du parti au pouvoir, en cas de report de la présidentielle, l'opposition peut changer de fusil d'épaule et réclamer la transition. Mettre en cause la légalité et la légitimité du président de la République. Et comme la confiance n'est pas là chose la mieux partagée actuellement en Côte d'Ivoire…
