« Lo père Daloa n’est, en réalité, que la face hideuse et ignoble visible de l’iceberg d’une société ivoirienne en déliquescence » (Ferro Bally)

« Déliquescence à ciel ouvert, » une analyse de Ferro Bally relative aux agissements de Dembélé Abdouramane dit « Lo père Daloa ».

Dembélé Abdouramane dit «  » est vraiment incorrigible. Le vendredi 30 décembre 2022, il a été expulsé manu militari du Palais de la culture Bernard B. Dadié en tentant, par ses frasques, d'extorquer de l'argent au ministre-gouverneur .

Ceux qui ont joyeusement parié que cette humiliation publique mettrait un terme à ses numéros de reptation, ont joué et perdu.

Le lundi 23 janvier 2023, « Amonan C'cuit » a remis le couvert. Pour accueillir Sidi Mouctar Dembélé, connu sous le nom de « Roi 1212 », il a sorti, comme à son habitude, le grand jeu pour le vénérer.

La polémique a enflé sur la toile. Certains continuent de le battre à bras raccourcis, en soutenant que, par son attitude, il a conclu un pacte avec l'indignité. Ils ont publié des extraits du Code pénal qui punissent à des peines d'emprisonnement et à des amendes la mendicité.

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En revanche, d'autres, au nombre desquels des artistes bien connus et de soi-disant influenceurs, se comptent parmi ses partisans, dans ce pays où tous les moyens, les plus immoraux ou illicites, sont utilisés, ici et maintenant, pour brasser de l'argent, beaucoup d'argent.

Dembélé Abdouramane n'est, en réalité, que la face hideuse et ignoble visible de l'iceberg d'une société ivoirienne en déliquescence, à ciel ouvert. Sous le masque trompeur des nombreuses infrastructures, se joue l'avenir d'un pays en pleine décomposition morale.

Sous nos yeux hagards, la reptation, sous toutes ses formes (physique, mentale et psychologique), est devenue la norme pour s'ériger en mode de vie, à tous les niveaux et à tous les étages.

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C'est dans ce pays que l'Etat a organisé des « Sabary Days », pour contraindre des manifestants, ayant exprimé leur colère, à demander pardon au chef de l'État, en se mettant à genoux. A leur corps défendant, ils ont rampé.

La mode, avec ou sans conviction, est la reptation pour rallier le parti présidentiel, bien baptisé « Restaurant ».

Félix Houphouët-Boigny ne déclarait-il pas que « l'homme, qui a faim, n'est pas un homme libre. Celui qui est écrasé par les préoccupations matérielles, n'a ni la volonté, ni la force, ni le courage de s'élever au-dessus des contingences immédiates et de se conduire en être pensant? »

Et c'est tellement la ruée pour aller se mettre à table en cette période de mercato politique que le bimensuel de satire Alibaba en a fait ses choux gras dans son premier numéro de janvier 2023.

« Tous au Restaurant RHDP. Il y a à boire et à manger. Dans l'opposition, on parle trop, » commente-t-il avant de conclure: « C'est le RHDP qui est doux à l'heure-là. »

Doux est tellement doux que les autorités du pays ont même appelé « tabourets » les hautes fonctions dans l'administration publique. Pour y accéder et s'y maintenir, il faut ramper servilement en faisant allégeance et courbettes.

Et dans ce pays où la corruption, à grande échelle, a métastasé la société, le pouvoir a fait le choix, comme hier Houphouët-Boigny, son modèle, de ne point « regarder dans la bouche des grilleurs d'arachide ».

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Placés alors sous haute surveillance et tenus en laisse, ces prévaricateurs désormais dociles se tiennent droit, en rampant. Tout comme tous ces acteurs de la scène ivoirienne, qui ne savent plus si leur veste est à l'endroit ou à l'envers dans leur tango et valse. Au point que plus aucun artiste ivoirien n'organise de spectacles sans assiéger les cabinets ministériels, les états-majors politiques, etc.

L'heure s'annonce grave. La Côte d'Ivoire, comme le Titanic, est en train de courir à sa perte. En raison de sa fondation de plus en plus vermoulue. A cause de l'argent en vitesse.

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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