Mali : Choguel Maïga, le Premier ministre tacle la France et traite les légionnaires français de « mercenaires »

Face aux diplomates accrédités à Bamako le 7 février 2022, Choguel Maïga a accusé la France d'œuvrer à la partition du Mali.

Discours du Choguel Maïga, le Premier ministre du

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Représentants des organisations internationales ;
Il va s'en dire que nous avons décidé de tirer les leçons de tout ce qui précède et de nous donner désormais les moyens de protéger davantage les Maliennes et les Maliens. C'est notre responsabilité première.
Ce choix patriotique que nous assumons pleinement nous vaut aujourd'hui des menaces, des invectives, des pressions politiques, diplomatiques, économiques et financières de la part de certains partenaires qui ne conçoivent le partenariat que dans le sens de leurs intérêts exclusifs et leur seule vision de l'organisation de l'Etat. Qui estiment que c'est à eux, mais pas au peuple malien, de décider d'avoir à la tête du pays les dirigeants qu'il veut et qui font son bonheur.

Pour nous, le partenariat, c'est l'écoute mutuelle, c'est le respect mutuel, c'est agir ensemble, c'est travailler de concert sur des objectifs communs, au bénéficie mutuel de nos pays et de nos peuples respectifs.
Le partenariat, c'est la non-immixtion et la non-ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat ; c'est le respect plein et entier de sa souveraineté et de son indépendance.

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Le partenariat, ce n'est pas de nous donner des injonctions, mais de se parler en faisant preuve d'écoute mutuelle, pour comprendre et si possible prendre en compte nos préoccupations réciproques.
Ces principes sacro-saints auxquels le Mali demeure fermement attaché n'ont, hélas pas toujours été observés ni respectés ces derniers temps. Ils sont même mis à mal dans le moment présent par ceux qui se croient fondés à décider pour nous et à notre place.
Quel sens donner aux décisions unilatérales d'un partenaire qui, faisant fi des accords bilatéraux vous liant, agit au mépris desdits accords qui astreignent les Parties à l'obligation de coopération et de concertation sur les questions stratégiques et sur les choix opérationnels ?

Je le dis très clairement, les décisions unilatérales et les annonces fracassantes, par voie de presse pour afficher son hostilité face à un gouvernement qu'on veut déstabiliser, parce qu'on ne l'a pas choisi comme par le passé, en le diabolisant, sont sans effet sur les dirigeants qui sont à la tête de l'Etat du Mali aujourd'hui, des dirigeants qui ont le Mali et l'intérêt des Maliens chevillés au corps.
Notre conception relations internationales se fonde sur la coopération entre les Etats. Aujourd'hui, le Mali fait face à l'hostilité d'un partenaire qui donne la primauté à ses relais personnels et à ses amitiés avec des individus au détriment des relations d'Etat à Etat. Un partenaire qui refuse de coopérer avec notre pays au motif inavoué que les dirigeants actuels à la tête de l'Etat ne lui convient pas.

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On entend tout et son contraire sur les raison du départ de l'ambassadeur de France dont la présence au Mali, longtemps tolérée par notre Gouvernement, a été discréditée par ses les déclarations et agissements impertinents de ses propres autorités nationales.
Des autorités qui n'ont pas hésité un seul instant à demander au Gouvernement malien en février 2020, de rappeler illico presto son Ambassadeur accrédité en France sur la base de simples déclarations que notre représentant a eu à tenir au Sénat, à l'invitation des Sénateurs français sur le comportement peu orthodoxe de certains légionnaires français au Mali, j'allais dire mercenaires.

Written by Christian Binaté

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