L'atelier de formation des députés du groupe parlementaire PDCI-RDA s'est déroulé à Yamoussoukro le 18 octobre 2018 sous le thème: «La recomposition du paysage politique en Côte d'Ivoire : Atout ou frein à la démocratie ? ». Martin Bléou, professeur de Droit en Côte d'Ivoire a animé cette conférence.
Selon l'homme de droit, la création des alliances politiques en Côte d'Ivoire n'est pas anti démocratique. « Les alliances politiques sont reconnues et prévues par la constitution en son article 25. Elles constituent un frein que lorsqu'elles ont des activités tendant à prendre le pouvoir autrement que par la voie des urnes cela constitue un frein à la promotion de la démocratie et même à la mort de la démocratie», a-t-il expliqué.
Poursuivant, Martin Bléou a tenu à toucher du doigt, la mauvaise foi entre les alliés. Il l'a expliqué en ces termes : « Si l'une des parties à l'accord politique entend utiliser l'autre à des fins qui lui sont propres, à des fins personnelles, non avouées, cachées. Ces objectifs cachés apparaissent au bout d'un certain temps. Les contradictions insurmontables, provoquées par de telles situations engendrent la fracture.
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Il semble que le cas évoqué, vous le confirmerez ou l'infirmerez, s'applique au Front républicain entre le FPI et le RDR ou encore au RHDP aujourd'hui » Selon le conférencier, les conséquences de cette mauvaise foi politique peuvent aller jusqu'à menacer la stabilité du pays. « Les effets de la mauvaise foi rejaillissent sur la vie politique, menacent dangereusement la démocratie parce que menaçant même l'Etat (…).
La démocratie, en tant qu'Institution de la République, s'en trouve par là même indirectement menacée, assez grave, comme c'est le cas aujourd'hui », a-t-il signifié. Concernant la nouvelle plate-forme d'alliances qu'entend nouer le PDCI-RDA avec d'autres formations politiques ivoiriennes notamment le FPI, le Professeur s'est voulu clair.
« Tout dépend de l'objet donc du contenu de l'alliance, tout dépend également de l'intention réelle, profonde des uns et des autres. Une telle alliance, si elle est conclue, devrait être appréciée in concreto pour apprécier le point de savoir si elle est de nature à contribuer à faire la promotion de la démocratie, si elle apparaît comme constituant un frein à la démocratie.
Donc tout dépend de l'accord qui sera conclu et de la pratique qui s'ensuit », a-t-il conclu. Marti Bléou est Professeur de Droit à l'Université Félix Houphouët-Boigny, membre fondateur de la Ligue ivoirienne des droits de l`homme (Lidho), il a été ministre de la sécurité en 2003 dans le gouvernement de réconciliation sous Laurent Gbagbo.
Roxane Ouattara
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