Lettre ouverte du Père Djadji à Jean-Claude Djereke suite à la visite de Mgr Mambé Jean-Sylvain, le 1er Nonce ivoirien chez la Dominique Ouattara.
Cher aîné, je vous appelle ainsi parce que vous êtes mon aîné en âge et vous avez servi le Seigneur en tant que prêtre aîné dans le champs du Christ.
Dans votre intervention publiée ce vendredi 6 mai 2022 et intitulée : « Une visite bizarre », vous avez par des propos non fraternels, fustigé la visite que le Nonce apostolique du Mali, Monseigneur Mambé Jean-Sylvain qui sera ordonné évêque a rendue à la première Dame de la Côte d'Ivoire Madame Dominique Ouattara. Vos propos non courtois et qui peuvent pousser à la révolte et même mettre en insécurité le Nonce, m'obligent à vous inviter à un peu plus de décence langagière puisque nous sommes tous frères dans le Christ Jésus, au nom de notre baptême.
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Premièrement, vous faites une confusion dans vos propos au niveau de la mission du Nonce Mambé. Je suis étonné que cela vienne de vous parce que je vous sais brillantissime au niveau intellectuel. Si vous relisez bien les propos du Nonce, il rend une visite fraternelle, d'amitié pour échanger et recevoir des conseils. Je ne trouve pas cela étrange parce qu'en tant que Nonce, il ne faut pas oublier que sa première mission se situe au niveau des relations entre Etats donc il peut rencontrer librement en tant qu'ambassadeur la première Dame pour parler de cette mission entre le Vatican et le Mali. Au niveau diplomatique, la Première Dame de la Côte d'Ivoire n'est pas une femme ordinaire du village de Yaobou. Elle a un carnet d'adresses et n'oubliez pas que les premières Dames des pays ont une association. En quoi cette visite pose un problème ?
Le Nonce n'est pas allé recevoir des conseils pour sa mission d'évêque à la tête d'un diocèse. Il ne faut pas confondre la mission du Nonce évêque et celle de l'évêque berger d'une Eglise locale ou particulière concrète et physique comme l'évêque du diocèse de Yopougon. Est-ce que Monseigneur Mambé n'a pas eu le temps de parler avec les évêques émérites que vous mentionnez dans vos propos ?
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Nous ne sommes pas ici à l'époque des investitures laïques. Les conciles de Latran ont résolu ce problème. Monseigneur Mambé en rendant visite à la première Dame ne crée pas un problème entre l'Eglise et la République de Côte d'Ivoire, il ne va pas chez la première Dame pour recevoir la consécration. Dans ses propos, il a mis l'accent sur les œuvres de charité.
Deuxièmement, dans votre intervention vous avez demandé au peuple Malien de faire attention aux faits et gestes de ce Nonce parce que les relations entre le chef de l'Etat de Côte d'Ivoire et celui du Mali ne sont pas au beau fixe.
Monsieur Djereke, la situation au Mali inquiète tous les Africains, parce que ce grand pays, ce grand empire a besoin de paix pour que toute l'Afrique retrouve la joie de vivre. C'est en ce sens qu'il faut louer Dieu parce que le Nonce qui a été choisi par le Pape ne vient pas d'un pays lointain mais d'un pays frère. En lieu et place de message de méfiance capable d'envenimer la situation déjà tendue, j'attendais de vous un panafricaniste, un mot d'accueil parce qu'avec l'aide de Dieu, Monseigneur Mambé peut être un pont de paix entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO pour que la fraternité revienne.
N'oubliez pas que Monseigneur Mambé représente le Vatican au Mali et non la Côte d'Ivoire. Cher aîné je vous invite à ne pas toujours voir les actes de l'Eglise de Côte d'Ivoire avec un œil de condamnation.
Que la nomination de Monseigneur Mambé comme nonce au Mali soit un signe annonciateur de paix au Mali et dans la sous-région. Que la paix du Ressuscité soit sur le premier Nonce de notre pays la Côte d'Ivoire.
Père Marius Hervé N'guessan Djadji
Prêtre du diocèse de Yopougon
