La mission de l'ONU au Mali (Minusma) a abaissé le drapeau des Nations unies sur son quartier général à Bamako, mettant fin à un engagement de dix ans dans ce pays.
La cérémonie, à laquelle ont assisté des correspondants de l'AFP près de l'aéroport de la capitale, a été marquée par une minute de silence en hommage aux 180 membres de la Minusma qui ont perdu la vie au cours de leur mission.
« C'est un moment difficile pour nous tous », a déclaré la porte-parole de la Minusma, Fatoumata Kaba. « Nous avons travaillé dur pour stabiliser le Mali, mais nous devons reconnaître que nous n'avons pas réussi à atteindre tous nos objectifs. »
La Minusma a été créée en 2013 pour aider le Mali à faire face à la propagation des violences jihadistes qui menaçaient la stabilité du pays. Au cours de ses dix années de déploiement, la mission a déployé plus de 15 000 soldats et policiers de 100 pays différents.
Mais les violences jihadistes se sont poursuivies et ont même s'étendu au centre du Mali et aux pays voisins du Burkina Faso et du Niger. La Minusma a été impliquée dans de nombreux combats avec les groupes jihadistes, et ses membres ont été fréquemment pris pour cible.
La décision de retirer la Minusma a été prise par le Conseil de sécurité de l'ONU en juin 2023, à la suite de la demande du gouvernement malien, dirigé par une junte militaire. La junte a accusé la Minusma de partialité et d'ingérence dans les affaires intérieures du Mali.
Le retrait de la Minusma laisse le Mali dans une situation de grande instabilité. Le pays est confronté à une grave crise humanitaire, avec des millions de personnes déplacées par les violences.