Jean Bonin se dit convaincu qu’en 2025, aucun des trois (Ouattara, Bédié et Gbagbo) ne sera dans la course à la présidentielle.
Ma conviction, qui, je le pense, est conforme aux aspirations les plus profondes du peuple ivoirien, est qu’en 2025 nos trois elders ne seront pas de la partie.
Trois (3) raisons objectives me confortent dans l’idée qu’ils ne remettront pas le couvert désuet du rodéo et du tango politiques qu’ils nous servent depuis une trentaine d’année, au gré d’alliances les plus inattendues les unes autant que les autres.
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1 – Henri Konan Bedié (le sphinx de Daoukro)
Né le 5 mai 1934, il a 88 ans. Il en aura 91 en 2025. De mémoire d’homme, aucun individu n’a débuté un 1er mandat présidentiel à cet âge. Même pas en Afrique, continent pourtant connu pour tous ses excès.
Une campagne présidentielle requiert au moins deux aptitudes : physiques et intellectuelles. Bedie lui-même l’avait évoqué en prélude à l’élection présidentielle de 2010 en affirmant qu’à un certain âge on a plus toutes ses facultés. Il a beau renié ses convictions d’hier sur ce sujet, l’effet du temps qui passe lui fini toujours de façon irréversible par faire son œuvre sur le corps et sur l’esprit.
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2 – Allassane Ouattara (le bravetchê).
Né le 1er janvier 1942, il a 80 ans. Il en aura 83 en 2025. Quand bien même, physiquement, il semble bien mieux conservé que son benjamin Gbagbo, tout laisse à croire qu’il ne rempilera pas pour un… 4ème mandat.
C’est d’ailleurs, des trois, le seul à avoir publiquement annoncé son intention de céder la place à une nouvelle génération. Le décès inattendu de AGC a contrecarré cet objectif. La violente et meurtrière contestation qui a résulté de la désobéissance civile ne plaide pas en faveur d’une réédition en 2025 des événements tragiques de 2020. Ado aura à cœur de sauvegarder son héritage et de rendre le tablier, d’autant qu’il peut se targuer d’un bilan relativement honorable.
3 – Gbagbo Laurent (le Woody de Mama)
Né le 31 mai 1945, il a 77 ans. 3 ans de moins que son aîné, Ouattara. En 2025, il aura 80 ans. Avant son récent revirement, il était depuis 2000 un farouche partisan du plafonnement à 75 de l’âge limite du candidat à la présidentielle.
Le benjamin, après près de 10 ans de détention, apparaît physiquement affaibli. Cependant, au delà de son fragile état de santé, la grâce présidentielle dont il a bénéficié en 2022 ne lui permet pas d’être présidentiable en 2025, comme il n’a pu l’être en 2020, en raison de son casier judiciaire non immaculé.
Pour toutes les raisons évoquées, je suis convaincu qu’en 2025, aucun des trois ne sera dans la course à la présidentielle. Il appartient donc à chaque camp, dès à présent, d’en être entièrement conscient et d’en prendre toute la mesure pour suffisamment bien préparer la relève.
Ne pas anticiper cela et rester dans la logique du chez nous c’est « x on connaît » ou « il n’y a pas de plan B, C… c’est x ou rien » c’est se tirer une balle dans le pied.
