Affaire Oumar Diawara : ce qu’on sait ce mystérieux homme d’affaires qui veut faire saisir les comptes de la Côte d’Ivoire

La Côte d'Ivoire sous pression à Dakar dans le conflit qui l'oppose à l'homme d'Affaires Oumar Diawara. Procès le 18 mars à Dakar.

Né à Pointe Noire en octobre 1978, est le fils d'une Béninoise et d'un commerçant malien, qui fut consul honoraire du Mali au Congo et l'un des principaux importateurs de riz du pays. Il a un temps fréquenté l'entourage du président Denis Sassou Nguesso avant de prendre ses distances mais cette période lui a permis de se rapprocher du pouvoir gabonais, avant le décès d'Omar Bongo. En 2004, en conflit avec le Crédit pour l'agriculture, l'industrie et le commerce à Brazzaville, il avait saisi en France des avoirs congolais, avant d'obtenir un accord lui octroyant.

Passé par le prytanée militaire de Bembéréké, situé au nord de Parakou, Oumar Diawara n'a pas particulièrement brillé pendant ses études. De ses années béninoises, il retient plutôt les cours de karaté, grâce auxquels il a décroché une ceinture noire, quatrième dan. À 15 ans, l'adolescent quitte définitivement l'école et retourne au Congo, travailler  pour son père. C'est ensuite en autodidacte qu'il parfait son éducation, notamment en droit. Parmi ses livres de chevet : les œuvres de Machiavel et les mémoires du cardinal Richelieu.

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Au cours de l'instruction de l'affaire qui l'oppose à la Banque nationale d'investissement ivoirienne (BNI) et à la Côte d'Ivoire, son avocate et l'Union africaine tenteront de faire valoir son statut diplomatique, mais Abidjan, tout en le reconnaissant, répondra qu'ayant été octroyé par la Guinée, il est sans effet en Côte d'Ivoire.

Particulièrement discret, l'homme d'affaires évitait, jusqu'à la saisie de l'avion d'Air Côte d'Ivoire à Bamako, d'apparaître dans la lumière. S'il se tenait en retrait de la politique, Oumar Diawara est bien introduit dans les cercles du pouvoir à Abidjan. Il entretenait par exemple de bonnes relations avec feu les ex-Premiers ministres  et . Ses avocates Esther Dagbo et Géraldine Odehouri Koudou sont, elles, historiquement liées à . La première fut secrétaire générale adjointe du gouvernement, et la seconde, conseillère spéciale de l'ex-président.

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Oumar Diawara a-t-il tenté d'escroquer la BNI ? C'est la thèse de la justice ivoirienne. Il se serait rendu complice des malversations de l'ex-patronne de BNI gestion, filiale de la BNI, dans l'acquisition de terrains. Cinquante hectares qu'il a ensuite rachetés en prenant le contrôle de la société immobilière Perl Invest.

Preuve de son implication, selon la juge Blanche Abanet Essoh : le non-remboursement d'un prêt de 15 milliards de F CFA (22,9 millions d'euros), qu'il s'était engagé à prendre en charge, mais que l'ancienne DG a payé à sa place en utilisant les fonds de BNI gestion. Un ordre donné d'après elle par erreur, en raison du stress lié à un surcroît de travail. Ce subterfuge lui aurait permis de mettre la main sur des parcelles, promises à prendre beaucoup de valeur, pour à peine plus d'un milliard de F CFA.

Le 22 octobre, la Cour de justice de la Cedeao a eu une autre lecture des faits en reconnaissant qu'Oumar Diawara est bel et bien le propriétaire des terrains et en dénonçant la spoliation dont il a été victime quand ceux-ci ont été réattribués à BNI gestion au début de 2021, sur décision du pôle économique et financier d'Abidjan.

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Outre la reconnaissance de la nullité de la confiscation, la juridiction communautaire a condamné l'État ivoirien à lui payer 1,25 milliard de dommages et intérêts. Refusant d'exécuter cette décision, la justice ivoirienne l'a déclaré coupable le 2 décembre de complicité d'abus de biens sociaux et de blanchiment de capitaux. Elle l'a condamné à 20 ans de prison, 50 milliards de F CFA d'amende, 25 milliards de dommages et intérêts, ainsi qu'à la confiscation de ses biens et à une interdiction de territoire. L'homme d'affaires a fait appel… LIRE LA SUITE

Written by Christian Binaté

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