Patricia Balme, ex-conseillère de Ouattara, donne son avis suite à la rencontre entre Macron et ADO, le 4 septembre 2020 à Paris.
« Le Président Emmanuel Macron connaît parfaitement la situation actuelle en Côte d'Ivoire et n'a certainement pas manqué de lui faire des recommandations, sans langue de bois! Qu'Alassane Ouattara exploite cet entretien à son profit à des fins électoralistes, personne n'en doutait ! » a tweté Patricia Balme, ancienne conseillère en communication du président Alassane Ouattara lorsqu'il était dans l'opposition.
Rappelons que Macron avait salué en mars « la décision historique » d'Alassane Ouattara de renoncer à briguer un troisième mandat, estimant que la Côte d'Ivoire « donnait l'exemple ». Le président ivoirien avait alors annoncé vouloir « transférer le pouvoir à une jeune génération ».
Mais en août, Alassane Ouattara a décidé de se représenter, après le décès soudain de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qu'il avait fait investir comme candidat de son parti.
L'annonce de sa candidature a provoqué des manifestations qui ont dégénéré en violences ayant fait une quinzaine de morts.
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La Constitution de 2016 limite à deux les mandats présidentiels. Mais les partisans de M. Ouattara affirment que le changement de Constitution a remis le compteur à zéro, alors que ses adversaires jugent cette candidature anticonstitutionnelle.
Depuis, le président français ne s'est pas exprimé sur le revirement de son homologue ivoirien. Mais sa position en faveur d'un changement générationnel en Côte d'Ivoire n'a pas changé, a précisé l'Elysée jeudi.
La semaine dernière, l'ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, candidat déclaré malgré son exil en France et une condamnation par la justice ivoirienne, a dénoncé dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron le « silence assourdissant » de la France sur la situation en Côte d'Ivoire.
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La tension monte dans le pays à l'approche de la présidentielle, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait 3.000 morts après le refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara.
La France s'inquiète beaucoup de ces troubles en Côte d'Ivoire, l'un de ses partenaires majeurs en Afrique de l'Ouest, selon une source diplomatique.