Patrick Achi a été reconduit Premier ministre ivoirien ce mardi 19 avril 2022 par le le président Alassane Ouattara. Ferro Bally se prononce.
C'est un ouf! de soulagement. Plus personne ne manque à l'appel au niveau de l'Exécutif. Alassane Ouattara reste « indéboulonnable » à la tête de l'État. Et ce mardi 19 avril 2022, il a comblé le vide, en nommant ses deux dauphins constitutionnels devant le Congrès.
Le premier, c'est Tiémoko Meyliet Koné. Cet ancien directeur de cabinet de Soro Kigbafori Guillaume (alors Premier ministre) et gouverneur de la BCEAO, dont le second mandat de six ans a été reconduit le 17 août 2020, devient le 2è vice-président de la IIIè République et le n°2 de l'État.
Il remplace ainsi Daniel Kablan Duncan, démissionnaire depuis le 8 juillet 2020, et laisse ce poste de gouverneur de la BCEAO, réservé à la Côte d'Ivoire, vacant. Et des bruits de couloir annoncent un jeu de chaise musicale. Jean-Claude Kassi Brou, commissaire de la CEDEAO et ancien de la BCEAO, pourrait lui succéder.
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Le second dauphin est le Premier ministre Jérôme-Patrick Achi. Nommé le 26 mars 2021 après le décès de Hamed Bakayoko, il a rendu le tablier, qui a été accepté, le 13 avril 2022. Il vient d'être reconduit à son poste de chef du gouvernement. Il a été chargé de composer une équipe resserrée d'une « trentaine » de portefeuilles gouvernementales. Avec ce nom féminin « trentaine », qui privilégie l'approximation et le flou, la montagne est susceptible d'accoucher d'une souris. En effet, dans la perspective des élections locales de 2023 et de la présidentielle de 2025, en ligne de mire, c'est sûr que le poids politique des entrants et leur proximité avec les populations devrait être l'unité de mesure, au détriment de la technocratie, pour préparer le terrain au futur poulain de Ouattara.
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La première équipe d'Achi, de 42 membres (à l'exception des quatre ministres de la présidence de la République), formée le 6 avril 2021 après la présidentielle controversée du 31 octobre 2020, a récompensé certains de ceux qui ont été au charbon. En même temps, dans la distribution des cartes, elle comprenait majoritairement des « indéboulonnables » carriéristes (des ministres ayant au moins dix ans de fonction) et gendres du chef de l'État.
Et donc pour réussir le pari de l'équipe réellement restreinte, Achi, au pied du mur s'il a vraiment les mains libres, sera donc entre le marteau et l'enclume. Car, il ne pourra faire d'omelette sans casser des oeufs.
