Présidence de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire : la candidature de l’audace de Jean Michel Amankou !

Jean Michel Amankou, dans une interview accordée à Yeclo.com, le cadre du PDCI défend sa candidature à la présidence de l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire.

Le député d'Agnibilékrou ne compte pas jouer les fait-valoir au cours de l'élection du 7 juin prochain à l'hémicycle. Dans une interview qu'il a accordée à yeclo.com, le cadre du PDCI RDA défend sa candidature et réclame le soutien de son parti. Même s'il ne partage pas totalement la démarche de sa formation politique, pour lui, le PDCI doit faire prévaloir ses idées politiques au plus haut niveau. Interview.

A quel moment vous avez décidé de vous porter candidat ?

Il n'y a pas eu de moment. Bien évidemment lorsqu'un malheur de cette nature survient ou nous avons perdu le Président de l'Assemblée Nationale Amadou Soumahoro (je voudrais m'incliner devant la mémoire de ce grand homme d'Etat qui a servi son pays avec beaucoup d'abnégation), il était de mon devoir en tant qu'ivoirien et député de la nation de proposer à mon groupe parlementaire le PDCI RDA ma volonté de faire acte de candidature.

Par ailleurs, nous sommes en démocratie et je suis un militant du PDCI RDA. J'ai toujours soutenu que mon référent politique est le Président Henri Konan Bédié qui est une personnalité d'audace au regard de son parcours politique, depuis son jeune âge jusqu'à toutes les fonctions qu'il a occupé, pourquoi ne pas copier les bons exemples et faire prévaloir le jeu démocratique.

La Côte d'Ivoire a besoin d'une démocratie et d'une institution forte. Et cela passe par la pluralité des opinions. Ce sont les élections ouvertes et transparentes qui donnent la légitimité à tous ceux qui dirigent. Ma candidature est donc une volonté de faire exister mon parti le PDCI, de porter les aspirations du peuple de Côte d'ivoire et surtout celles du président Henri Konan Bédié au perchoir lors de ces élections.

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Quelles sont ses aspirations ?

Ce sont les préoccupations des populations ivoiriennes qui souhaitent un mieux-être, les problèmes liés à plusieurs pans des secteurs d'activités dans notre pays, les problèmes de gestion du parlement au niveau de l'administration etc. Pour tout cela j'ai des propositions à faire. L'occasion est toute rêvée pour exprimer devant les députés ce que j'envisage et souhaite pour l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire.

Comment votre acte de candidature a été perçu par votre parti et vos collègues ?

Les retours sont très positifs. Tous sont unanimes que le PDCI RDA ne doit pas jouer la politique de la chaise vide. Nous avons l'obligation d'avoir un candidat. Il ne s'agit pas de ma personne, mais plutôt du PDCI RDA. Il s'agit de l'existence du parti, de montrer aux militants que nous existons, que nous sommes toujours dans le jeu démocratique même si nous sommes jugés minoritaires.  La majorité des députés sont inscrits dans ma démarche et souhaitent que le PDCI ait son candidat. J'ai exprimé une volonté de candidature mais elle peut être plurielle. Le parti doit exister par une candidature et porter un message à la nation ivoirienne.

Votre formation politique a-t-elle été consultée avant?

Non ! Pour être candidat il faut être député. C'est une volonté personnelle que j'aie exprimée, dans un premier temps. Mais comme nous sommes dans un  jeu démocratique et j'appartiens à un groupe parlementaire, bien évidemment j'ai sollicité auprès du président du groupe parlementaire un débat en interne pour que je puisse exprimer à l'ensemble des députés mes motivations et mes stratégies pour que nous allions à cette élection pour revaloriser l'image de marque de notre parti. J'attends toujours que cette réunion se fasse pour que nous abordions le débat en interne.

La fin du dépôt des dossiers d'actes de candidatures est prévue pour le 31 mai 2022 et le PDCI n'a pas encore de candidat…

Oui. Et c'est ce qui me gêne plus ou moins. Avec mon aîné Doh Simon qui est le Président du groupe parlementaire PDCI RDA, j'ai suggéré que le débat se fasse. C'est une élection avec un enjeu énorme en tant que parti politique. Le débat permettra d'arrêter une stratégie qui sera portée devant le président du parti pour entériner ou pas ou donner des orientations. Malheureusement, ce n'est pas ce qui a été fait. Le Président Doh Simon entourés de certains de ces collaborateurs sont allés voir le Président Bédié, sans recueillir l'avis de l'ensemble des députés. Je ne voudrais pas juger, mais j'estime que  la méthode a été plus ou moins lésée. Le Président Henri Konan Bédié a donné des orientations en vue de consulter l'ensemble des partis politiques de l'opposition pour avoir un arrêt commun. Nous nous inscrivons dans cette démarche  et j'espère que la décision finale de l'ensemble des députés serait d'avoir un candidat pour porter la réflexion devant l'Assemblée Nationale.

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A l'analyse le PDCI militerait-il pour une candidature commune de l'opposition ?

Ce serait souhaitable. Mais malheureusement pour le moment ce sont deux ou trois personnes qui sont allés voir le président (…) C'est cette gestion opaque que nous décrions parce que les conclusions vont s'imposer à nous sans qu'on ait recueilli notre avis et l'ensemble des députés. En ce qui me concerne, je maintiendrai ma candidature. Je suis candidat mais je veux avoir la caution de mon parti parce que le PDCI RDA doit pourvoir exister. Les consultations voulues par le Président avec les autres formations politiques de l'opposition se feront avec quel arrêt du groupe parlementaire du PDCI ? Je m'interroge. Pour l'heure personne n'a cette réponse. Et c'est gênant ! Si d'aventure nous n'avons pas de candidature, je suis en droit de poser des questions. Un parti politique aspire au pourvoir d'Etat. Nous avons le devoir de protéger le jeu démocratique.

A vous entendre, vous avez envie que la gestion opaque du PDCI et la chasse gardée d'un groupe sur le parti puisse changer. Est-ce que votre message est perçu de l'intérieur ?

Je ne m'autoriserai pas à apporter un jugement de valeur sur le fonctionnement du PDCI, le Président du parti a mis en place des reformes qui a mon humble avis fonctionne plus ou moins bien. Mais, ce sont les animateurs  qui ne répondent pas aux attentes du Président par leurs façons de manager, de conduire les activités du parti (…) C'est pourquoi je souhaite le débat sur la question qui d'ailleurs est en l'honneur du Président du parti. Il ne faudrait pas s'auto-flageller. Le débat en interne est source d'enrichissement et de dynamisme au sein d'un parti politique.

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Vous dites que vous maintiendrez votre candidature (…) serait-elle une défiance envers le parti ?

Nous sommes tous suspendus à une réunion envisagée sans connaitre ni l'heure, ni le jour. Mais, nous ne sommes pas dupes. Je suis prêt à prendre mes responsabilités pour préserver l'image du PDCI RDA et de son Président.

Si vous n'êtes pas retenu, vous faites quoi ?

C'est une option que je n'envisage pas. Jusqu'à preuve du contraire je suis le seul à faire acte de candidature au sein de l'appareil politique.

Pourquoi vos pairs devraient voter pour vous ?

J'ai foi en la Côte d'Ivoire. Les députés sont des intellectuels. Au-delà des mots d'ordre, des votes mécaniques et des compromissions, ils savent l'intérêt de la Côte d'Ivoire.

La configuration actuelle du parlement avec une majorité absolu du RHDP ne donne aucun autre candidat vainqueur, qu'elles sont vos chances de l'emporter ?

Ma candidature est celle de l'audace et vous serai surpris au soir du 7 juin. Il faut croire à la démocratie. C'est un état d'esprit que nous devons pourvoir intégrer. Pour une élection à l'Assemblée Nationale, on ne peut pas ne pas y être. Il ne faudrait pas passer tout le temps à faire des compromis, des promesses cela est au détriment des grandes  valeurs démocratiques et au détriment du peuple. Quand on est candidat, on convainc par rapport au projet de réforme qu'on porte, aux attentes du peuple ivoirien et on propose un projet aux députés, à eux de le choisir ou pas. De même pour les groupes parlementaires, ils doivent pourvoir débattre pour retenir les vrais projets des potentiels candidats en leur seins. Cela n'est nullement dirigé contre une personne mais dans l'intérêt du parti (PDCI RDA) et de la Côte d'Ivoire. Nous qui sommes plus ou moins jeunes avons le devoir de porter ce combat-là. Je m'inscris dans ce sens.

Written by Christian Binaté

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