L'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, ne verra peut-être pas Soro comme candidat. Ce dernier ayant été condamné le 28 avril 2020, à 20 ans de prison.
Il a été reconnu coupable de « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux » lors de l'achat de sa résidence d'Abidjan en 2007, alors qu'il était Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale, au terme d'une audience boycottée par ses avocats et qui a duré environ trois heures.
M. Soro, 47 ans, a été condamné à 20 ans d'emprisonnement, 4,5 milliards FCFA d'amendes (6,8 millions d'euros), la confiscation » de sa maison, la privation de ses droits civiques, ainsi qu'à verser 2 milliards de FCFA (3 millions d'euros) de dommages et intérêts à l'Etat de Côte d'Ivoire.
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En outre, devant la « caducité » des mandats déjà émis en février, le tribunal a lancé un nouveau mandat d'arrêt.
Sauf appel fructueux, l'ancien chef rebelle se voit ainsi interdit de se présenter à la présidentielle d'octobre. Il fait de plus l'objet de poursuites depuis décembre 2019 pour une tentative présumée d' »insurrection ».
« Je reste candidat à la présidentielle et je gagnerai », a réagi rapidement M. Soro sur les réseaux sociaux, qualifiant le procès de « parodie ».
Le président Alassane Ouattara « qui porte aujourd'hui avec beaucoup d'aisance les habits de dictateur, soumet la justice à sa botte et commande des sentences de mise à mort politique contre ses rivaux afin de les exclure de la compétition électorale, incarne la pire version du dirigeant africain », a-t-il estimé.
« Il a bien vite oublié que cette justice qu'il manipule aujourd'hui est la même qui l'avait décrété il y a quelques années, inéligible (…) La suite nous la connaissons tous: il est devenu président », a-t-il ajouté.
- « Coup de tonnerre » –
Longtemps allié de M. Ouattara, qu'il a aidé à accéder au pouvoir pendant la crise pots-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro était devenu Premier ministre, puis président de l'Assemblée nationale, avant de se brouiller, puis de rompre avec le chef de l'Etat début 2019, ce dernier voulant brider ses ambitions présidentielles, selon les observateurs.
Le 22 avril, une juridiction africaine avait ordonné à la Côte d'Ivoire de suspendre le mandat d'arrêt contre Guillaume Soro et de remettre en liberté 19 de ses proches, emprisonnés depuis quatre mois.
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« La Cour africaine des droits de l'Homme avait ordonné à l'Etat de Côte d'Ivoire de revenir au +statu quo ante+ » (revenir à la situation avant les poursuites, NDLR). Cette audience ne doit pas avoir lieu. Si elle se tient, les magistrats en porteront la responsabilité », avait déclaré à l'AFP avant l'audience Me Affoussiatta Bamba-Lamine, justifiant ainsi le boycott de l'audience par les conseils de M. Soro.
Les avocats de l'Etat ivoirien ont réfuté toute cabale politique. « Le procès est loin d'être politique, vous avez constaté à l'audience avec les différents témoignages, les pièces du dossier, que des fonds ont été effectivement détournés (…) On ne peut pas voir en ce procès une quelconque volonté politique », a assuré Me Ben Méité Abdoulaye.
Pour lui, c'est un « coup de tonnerre dans le ciel de la corruption ivoirienne. Cette décision est l'amorce d'une nouvelle ère en Côte d'Ivoire. Il faut traquer les corrompus partout où ils se trouvent ».
« En dépit de tout ce qui a été dit autour du procès, les faits sont relativement simples », a déclaré à l'audience le procureur Richard Adou,soulignant que les « chèques » étaient sortis du Trésor pour qu'une société « au capital de 2 millions de FCFA (3.000 euros) » puisse acheter « un bien de 1,5 milliard (2,2 millions d'euros), encore « occupé actuellement par le prévenu ».
Surprise pendant l'audience, le notaire qui enregistré l'achat a assuré que les anciens ministres Marcel Amon Tanoh, qui a démissionné en mars pour lui aussi préparer sa candidature à la présidentielle selon la presse, ou Charles Koffi Diby, décédé en décembre, avaient validé la procédure d'achat de la résidence de M. Soro.