Les contacts entre partis politiques, dans le cadre de la présidentielle ivoirienne 2020, sont en cours. Le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI d'Henri Konan Bédié) et la fronde du Front populaire ivoirien (FPI) dirigée par Aboudramane Sangaré ont tenu des réunions secrètes.
« Nous avons des contacts avec des membres du Bureau politique du PDCI ». C'est la révélation majeure faite à Jeune Afrique, par Boubakar Koné, porte-parole de la fronde du FPI. De bonne source, les contacts jusque-là téléphoniques entre d'importants membres du Bureau politique du parti de Bédié et de hauts responsables du camp Sangaré, devraient être physiques, dans les prochains jours.
En attendant, des responsables de la Jeunesse urbaine du PDCI conduits par leur président Valentin Kouassi ont été reçus par Nestor Dahi, secrétaire national chargé de la Jeunesse du FPI-Sangaré. Toujours de bonnes sources, les deux jeunesses ont profité de l'occasion, pour arrêter un cadre de discussion. Des contacts plus formels sont prévus. Cette rencontre entre les deux jeunesses intervient au moment où la même Jeunesse urbaine du PDCI a échangé des vœux avec le bureau de Navigué Konaté, président de la Jeunesse du FPI-Affi. Une cérémonie fort médiatisée qui avait précédé la rencontre au sommet entre Henri Konan Bédié et Pascal Affi N'Guessan.
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Dans la perspective de la présidentielle de 2020, le PDCI semble décidé à entretenir de bons rapports avec les deux camps opposés au FPI, alors que l'alliance du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, mouvance présidentielle) bat de l'aile. Mi-février, le président Alassane Ouattara a dépêché à Daoukro, son ministre des Affaires étrangères, Marcel Amon-Tanoh, pour tenter de relancer la machine grippée du parti unifié.
En juin 2017, c'est ce même émissaire que Ouattara avait dépêché à Paris, pour remettre une demande d'explication à Bédié, après les sorties tonitruantes de ce dernier, dans la presse internationale. De son côté, le RDR à travers Cissé Bacongo, l'un de ses nombreux vice-présidents n'écarte pas la possibilité de contacts avec le FPI. Si aucun contact direct n'existe, pour l'heure avec le camp Sangaré, le camp Affi a, pour sa part, déjà rejeté l'idée.
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« Compte tenu du contentieux qui existe entre nous, et tant que le dossier des prisonniers politiques, des exilés ou des comptes gelés n'aura pas été clos, je ne crois pas », a déclaré Pascal Affi N'Guessan.