« En route vers le palais », analyse d'Omar Sanson, à quelque mois de la présidentielle ivoirienne 2020. Ouattara va-t-il autoriser le retour de Gbagbo ?
La situation politique de ce pays est comparable à un match de football que l'arbitre arrête chaque 15mn en demandant aux acteurs de retourner au vestiaire. L'objectif, c'est comprendre les nouvelles réalités du terrain, tellement tout se mélange brusquement.
Vue le retard avec lequel Ouattara a fait sa déclaration, les analystes pensaient qu'il ne lâcherait prise. Surprise, Ouattara renonce et présente Gon. On croit alors qu'il a la certitude que son état de santé est définitivement au beau fixe. Coup de théâtre, en plein COVID 19, pandémie mondiale, fermeture des frontières, départ nuitamment pour Paris pour une « simple visite médicale de routine ». Tandis que La raison rappelle à Ouattara que lorsque le fleuve n'est plus trop puissant, la rivière doit retourner à sa source, son cœur insiste sur le choix GON. Coûte que coûte, il pleuvra et la rivière Gon débordera de son lit.
En route vers le palais, C'est Gbagbo qui avait disparu de tous les radars. Comme s'il s'agissait de le maintenir loin des siens et faciliter à Ouattara ses 10 ans, Gbagbo est à la une de toute la presse nationale. Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont décidé de mettre fin à certaines conditions imposées à sa mise en liberté. Pression sur les successeurs de Ouattara ?
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Concernant le PDCI, il est l'objet de toutes les attentions. Bedié, quel que soit son mutisme n'a pas digéré 99. A 1000 pourcent, il tient à sa revanche. Toutes les jumelles sont dirigées vers le futur congrès du PDCI. Si jusqu'à ce jour personne n'apparait pour le succéder, c'est le signe que le gout du pouvoir est encore au fond de sa gorge.
Quant à Guillaume Soro, il s'adonne désormais à ce par lequel il aurait dû commencer, se taire et attendre que le pouvoir fonce droit vers lui. Même ses internautes troubles fête ont tiré le rideau sur leurs sorties.
Enfin Thiam, après un périple qui l'a fait faire le tour des grandes banques internationales pendant 20 ans, le voilà dans la place tel un trouble-fête. Faisant perdre le sommeil aux vieux « pdcistes ».
Je ne dirai rien de Amon Tanoh qui découvre brusquement que dans son album photo, il avait de très belles photos de lui et sa femme.
Voilà présenté le tableau, l'état des lieux en pleine pandémie. Alors Coco et si on analysait ensemble.
Concernant Gbagbo, les choses ne seront pas aussi aisées que ses sympathisants le pensent. Le vieil homme que j'ai vu pendant 9 ans installé dans le box de la salle de La Haye n'est plus le fougueux des années 90. L'âge, ce n'est pas le chiffre conventionnel griffonné sur papier par l'agent de l'état civil. Il est rongé par la fatigue et sera incapable de battre campagne comme il l'a fait en 90, en 2000 et en 2010. Plus grave, sans un arrangement politique avec Ouattara, il lui sera difficile de fouler le sol ivoirien, enfin la nécessité de passer le témoin par Gbagbo prend sa source dans les réalisations de celui que certains de ses sympathisants avait qualifié de cabri. Or « lorsque le cabri attrape voleur le chien doit avoir honte ». Cependant, ses points positifs pourraient être son mot d'ordre. N'oublions pas qu'il est astreint à une réserve de déclaration. Il pourrait avoir la parole très bientôt. Avec la jeunesse qu'il a abreuvé de sa doctrine de 2002 à 2010.
Il suffira qu'il dise à son électorat de voter X ou Y, l'électorat ne se fera pas prier. Le FPI, c'est le « FPI Gbagbo » n'en déplaise aux ramifications nées suite à son transfèrement. Mieux, il a des bases solides historiques en pays Agni, Abbey, à l'extrême ouest et au centre ouest. Puis, cette volonté farouche de ses partisans. Du jamais vue sous les tropiques. Si c'est le FPI qui payait le transport pour permettre aux « pro-Gbagbo de faire le déplacement de la Haye à chaque ouverture de procès, c'est que ce parti est très organisé, mais si c'est chaque frontiste qui le faisait de sa poche, chapeau-bas pour votre dévouement à une cause et un homme, c'est le signe que le FPI n'a pas eu besoin de créer une banque virtuelle pour berner ses militants. En conclusion, Gbagbo, nous pensons que pour la candidature, il risque de faire le forcing qui est la décision de son cœur et de celui de ses militants. Mais la raison et la logique est tout autre. En conclusion, il n'est pas mort politiquement.
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Le gout succulent des mets du restaurant et la volonté de ne pas mourir politiquement ont créé une implosion chez Bedié. Et la rancune tenace de l'homme risque d'engendrer cette fois-ci une explosion. Beaucoup de sympathisants du PDCI n'ont pas vu d'un bon œil l'alliance de 2010. Ils se sont vus contraints parce que la politique, c'est la saine appréciation des choses en un temps bien déterminé. Mieux, il fallait en finir avec Gbagbo, et la guerre. La guerre terminée, le premier mandat atteignant son épilogue, ils ont pensé que 2015 sera l'année PDCI. C'est alors qu'interviendra le second coup de massue : Appel de Daoukro. Ce fut la goutte d'eau de trop. Lorsque tout se gâtera entre « le grand frère » et « le petit frère », Bédié regrettera beaucoup d'engagements. Ignorant que le pont entre lui et certains de ses lieutenants, une petite partie de sa base a été emporté. Alors, à quatre mois des élections, face au fait qu'en terme de succession tout est mélangé tel le câble d'un écouteur empoché, qui sera le candidat parfait aujourd'hui pour engranger des voix au PDCI ? ce n'est que Bédié.
Pas qu'il pourrait foerner gagner les élections ou pas, mais tenant compte du fait qu'il a fait de l'ombre à tout le monde au PDCI, ça ne peut être que lui. N'ayons pas honte de le dire, l'élection en Côte d'Ivoire est soit à valeur de relation historique, ou ethnique. Et nous n'avons pas besoin de le rappeler ici, la cohésion et l'organisation sociale des Akan fait que le « V » baoulé, ses ramifications feront le jeu du vieux. Et dans l'espoir d'un remake du premier tour de 2010, il aurait forcement son MOT à dire dans un second tour. En outre, et à l'avantage de Bédié, notre petite intuition nous dit que les « PDCI » qui restent au sein de l'ex-RHDP ne sont pas maitres de leur base. Dans l'isoloir, j'en vois peu cocher une autre case que celle de N'zuéba. Bref, j'aurais souhaité qu'autant que Gbagbo, il prenne conscience du poids de l'âge. Cependant, si ce n'est lui à 4 mois, avec une succession incertaine qui alors ?
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Enfin le RHDP, en octobre, Gon (s'il est maintenu) montera l'échelle avec une main liée dans le dos. Affirmation d'autant plus fondée qu'on est amené à plutôt dire RDR que RHDP. Le pont a cédé avec tous les membres de l'alliance et alliés de 2010. Soro, Anaky, Bedié, Amon Tanoh, il n'y a que Mabri qui continue son apprentissage de Tcha Tcha Tcha (4 pas en arrière et 2 pas en avant, le cœur n'y est plus, mais le portefeuille refuse de répondre à l'appel du cœur). Le RDR seul pourrait-il cette fois affronter et ses adversaires et ses anciens alliés en toute quiétude ? Si dans la nomenclature actuelle, Gon Coulibaly apparait comme le meilleur de tous les postulants à la succession de Ouattara, force est de reconnaitre que la fragilité de sa santé joue contre lui. Nous croyons que l'énergie lui manquera pour faire en trois mois le tour de tous les chefs-lieux de régions. Ensuite, la motivation des militants de l'opposition pour un enrôlement massif sème une « semi-panique » dans le camp du parti au pouvoir. Plusieurs ouattariste avant parié sur un boycott de l'opposition. Force est de constater que ces derniers se font enrôler massivement et attendent de pied ferme la reprise de la révision des listes électorales. Pourtant, c'est dans les batillons du RDR que pourrait venir le boycott si la candidature de Soro était rejetée.
Même si Soro part avec une seule voix, ce serait la voix de trop. Avant dernier point qui joue contre le RDR, c'est la piètre communication des communicants RDR (face à la vérité, permettez que je ne participe pas à l'illusion en disant RHDP). Comme s'ils étaient incapables de s'appuyer sur les valeurs du produit Gon Coulibaly pour mieux le vendre. Ils préfèrent faire précampagne pour ses adversaires sans s'en rendre compte. En quoi critiquer Amon Tanoh qui a décidé de présenter sa belle épouse sur les réseaux sociaux pourrait avantager Gon ? En quoi traiter Soro de chef rebelle à longueur de journée constitue un projet de gouvernement ? Gbagbo viendra, il ne viendra pas, mais qui a sonné la cloche absurde incrustée dans votre cervelle rapetissée par un confinement ? le dernier point non moins négligeable qui doit donner à réfléchir c'est que cette fois-ci, ce n'est pas Ouattara. Mais Gon. Ouattara est le symbole d'une lutte et d'une souffrance dont la douleur se renferme progressivement dans le cœur de ses militants, suite à ses réalisations pharaoniques (et non pas ceux de Gon) dont l'histoire entendra parler un jour. Il faudra trouver les mots pour indiquer aux populations que Gon est le prolongement de Ouattara. Mais comment s'y prendre ?
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Cependant, malgré tous ces manquements, et en dépit d'une santé fragile, Le candidat RDR peut se retrouver au palais à la fin de l'année 2020. Autant il y'a des lacunes, il a aussi beaucoup de forces qui pourraient concourir à cette victoire. Quelles sont les atouts de Gon ? Que représente Thiam dans tous le processus ? Soro est-il fini ?
RDV sur le groupe pour expliquer ce qui pourrait faire basculer tout en faveur de GON et répondre aux autres questions.
NB : en attendant, petite dissertation pour vous, et si Gon avait été choisi en connaissance de cause ?
C'est le point de vue très discutable d'un ivoirien. Prenez soin de vous.
