Décryptage du communiqué de l'ONU relative à la présidentielle ivoirienne d'octobre 2020, par Fernand Dédeh.
Tout est mélangé, rien n'est mélangé dans le pays de ton camarade. Lui, est formel, l'élection du 31 octobre 2020 aura lieu à la date indiquée. Il ajoute que le scrutin se passera très bien, « dans la transparence et la paix. ».
Sa référence, la présidentielle de 2015. « Tout s'est bien passé en 2015. Pourquoi en serait-il autrement en 2020 »? Une petite nuance cependant: en 2015, « le grand-frère et le petit frère » regardaient dans la même direction direction et avaient la même lecture de l'appel de Daoukro. Enfin… Face à lui, le conglomérat de ses contradicteurs.
Les opposants font bloc pour demander le retrait de la candidature de ton camarade, jugée « illégale et anti-constitutionnelle ». Ils jouent sur plusieurs terrains à la fois, celui de la Justice africaine et des manifestations publiques. ils ont lancé un mot d'ordre de désobéissance civile. Une sorte d'épée de Damoclès.
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À exactement, 32 jours de l'élection présidentielle, les observateurs attendent de savoir si le Bombardier 86 et le Lion du Moronou vont y aller ou pas! « Le fils égaré » de ton camarade était sur une chaîne de télé panafricaine ce dimanche 27 septembre 2020. Le discours est très engagé, très offensif. Il dit que son père veut violer la constitution.
Que le peuple n'a pas d'autre choix que de se battre. Il dit que ton camarade n'a que le mot prison à la bouche. Comment l'opposition entend-elle se battre et avec quels moyens? Il ne le dit pas formellement. Il révèle juste qu'il a lancé un appel pour l'unité d'action sous le leadership de B86. Et que L'opposition se réunit pour les dispositions pratiques de l'application du mot d'ordre.
En fait, ton camarade prépare le « Tako kélé ». Il s'en donne les moyens. L'opposition prépare la transition. Entre les deux blocs, la communauté internationale. Puisque les acteurs nationaux de régulation et de médiation sont tétanisés. La communauté internationale a tenté de rapprocher les points de vue. Ses représentants ont séjourné en Côte d'Ivoire, pendant une semaine. Ils ont rencontré toutes les parties ivoiriennes. J'ai soumis le communiqué rendu public à la fin de leur séjour, à des personnes avisées.
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Décryptage: « Le communiqué dit que le Représentant du Secrétaire général de l'ONU a constaté:
1. Que des prisonniers politique existent
2. Que le sectarisme est évident
3. Que les politiques font recours à l'appel aux violences
4. Que le discours est haineux
5. Et qu'il y a une réelle possibilité d'une élection qui n'est pas inclusive et qui sera émaillée de violence. ».
Maintenant que nous savons tous ça, nous faisons quoi? Question à chacun de nous. Une oreille tendue, côté Villa Angoua Koffi, le siège de la CEI, j'apprends que La Commission électorale a arrêté la liste définitive des électeurs.
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Elle est dans la phase d'impression des cartes d'électeurs, des listes d'émargement, des bulletins de vote, des affiches… Elle rencontre dans les prochains jours, les candidats pour présenter le mode opératoire de l'élection.
Concernant les commissions électorales locales, elles ont été installées et elles s'apprêtent pour la distribution des cartes d'électeurs. En gros, la CEI fait son boulot. Enfin, les Ivoiriens disent, « allons seulement… ».