Pour avoir pris position dans le processus électoral en Côte d'Ivoire, Serge Bilé a été pris à partie de toutes parts. Il raconte.
J'ai été pris à partie de toutes parts ces derniers mois pour avoir pris position dans le processus électoral ivoirien avec une ligne de conduite très personnelle.
J'ai dénoncé le viol de la Constitution par le président Alassane Ouattara qui a manqué à sa parole. J'ai dénoncé la candidature à 86 ans de son ex allié Henri Konan Bédié qui est comptable également de la situation actuelle.
J'ai demandé le retrait de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro qui font partie eux aussi du problème, car la vieille haine recuite qui anime ces quatre là a contaminé leurs partisans et ne laissait aucune chance à la paix.
Enfin j'ai demandé le report du scrutin pour mettre en œuvre une transition équitable, suivie d'une élection ouverte, permettant à une nouvelle génération d'accéder au pouvoir.
LIRE AUSSI : Serge Bilé à propos de la présidentielle 2020 : « le mieux aujourd'hui c'est de reporter l'élection »
Peu m'importe d'ailleurs le vainqueur demain, pourvu que le scrutin soit loyal et reflète le vote de la population. Contre vents et marées, j'ai maintenu ma position, quitte à me fâcher avec des proches, des amis, et des camarades qui militent dans tous les partis.
Pour moi, la politique, ce n'est pas un champ de bataille ni l'affaire d'un homme providentiel, mais un programme et des idées. J'aurais pu appeler à voter pour celui-ci ou celui-là, au regard de ce que les uns ou les autres ont fait pour mon travail, sans parler de ce qu'on m'a proposé en coulisses.
Et après ?? J'estime aujourd'hui avoir tout dit et, en dehors d'un devoir de vigilance comme tout le monde, je n'ai plus l'intention de m'immiscer dans ce débat, car ma voix n'a pas plus d'importance que celle d'un autre, au moment où les choses semblent bouger.
Si ce qu'on entend depuis hier se confirme, si le report de l'élection se confirme, si le retrait des poids lourds qui faisaient tanguer le bateau se confirme, alors c'est la Côte d'Ivoire qui aura gagné. C'était ma seule ambition. Je retourne à mes livres