Selon le Camerounais, Saïd Penda, la rébellion qu'a connue la Côte d'Ivoire avait des causes purement identitaires et non politiques.
Le 19 Septembre 2002 se déclenche une rébellion née de l'exclusion, des frustrations et de la stigmatisation d'une partie des Ivoiriens, communément appelés « Dioulas ».
Des réflexions similaires à celles qu'on avance au Cameroun concernant les Bamilékés ou en Guinée à propos des peuls sont publiquement développées : « ils ont déjà le pouvoir économique. On ne va pas en plus leur permettre de détenir le pouvoir politique ». La guerre civile qu'a connue la Côte d'Ivoire avait donc des causes purement identitaires et non politiques.
Autrement dit, les rebelles n'ont pas pris les armes pour le contrôle d'un pouvoir ou de ressources comme c'est souvent le cas ailleurs, mais bien pour faire reconnaître leur pleine citoyenneté, dans une révolte pour s'opposer à la volonté de faire d'eux des supplétifs citoyens.
LIRE AUSSI: Simone Gbagbo : « le FPI reviendra au pouvoir »
Que l'idéal ait été dévoyé en chemin par un Guillaume Soro dont on découvre aujourd'hui qu'il a au passage fait main basse sur les riches sous-sols du septentrion (Or, diamant, etc.) et qu'il s'est au passage mis plein les poches, cela n'enlève rien à la noble cause que défendaient les combattants de la liberté du nord ivoirien.
LIRE AUSSI: En Côte d'Ivoire, la politique est-elle la seule source de fortunes?
Aujourd'hui, la naissance du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix d'Alassane Ouattara, parti politique qui transcende les frontières communautaires dans lesquelles étaient enfermés toutes les formations politiques, est le premier jalon de la création d'une véritable nation ivoirienne.