Règlementation VTC : quand le gouvernement ivoirien s’aperçoit « qu’il a placé les bœufs avant les charrues »

Inquiétude et angoisse des opérateurs économiques dans la règlementation des VTC. L’État ivoirien calme le jeu et rassure. Fernand Dédeh se prononce.

Le ministre chargé des Transports a pris la mesure de l’angoisse des opérateurs des VTC. Il appelle à des larges consultations pour expliquer le décret signé par ton Camarade le 21 décembre 2021 et portant règlementation des transports particuliers de personnes.
Bon, on va prendre ça comme ça.

L’autorité s’est aperçue qu’il a placé les bœufs avant les charrues. Le décret est signé. Un an plus tard, il soulève des vagues. Dans la phase d’implémentation. De deux choses l’une: soit le ministère des Transports a failli dans sa communication et ses rapports avec les partenaires, soit les opérateurs économiques sont de mauvaise foi. Dans l’un et l’autre cas, il faut lever les blocages et avancer.

« Je rencontrerai à nouveau, tous les acteurs ayant contribué à la production du document consensuel, dans un contexte de tensions entre les taxis-compteurs et les VTC. ». Il rassure par ailleurs les acteurs du milieu. « Les VTC ne disparaîtront pas, car ils constituent non seulement une source d’emplois, mais également un pas de plus vers la modernisation du transport routier des personnes. »
Les opérateurs du secteur ne sont pas opposés à la règlementation.

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Au contraire. Ils soulèvent cependant des préoccupations qui méritent d’être prises en compte.

La première, le décret impose désormais que « les VTC doivent avoir un moteur d’une puissance nette supérieure ou égale 84 kilowatts ou 114 chevaux ». Dans l’état actuel, expliquent les propriétaires des VTC, 80% du parc sont constitués des voitures de moins de 114 chevaux. « Beaucoup d’entre-nous ont acheté directement les voitures chez les concessionnaires. Elles consomment moins. », soutient l’un d’entre-eux.

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La deuxième raison, si le décret est appliqué en l’état, tous les véhicules interdits en VTC, vont être être transformés en taxi-compteurs. Or là également, il y a deux cas. Si donc, le gouvernement estime que ces voitures de moins de 114 chevaux sont dangereuses pour la sécurité publique, pourquoi les autoriserait-elles comme taxis urbains? Et puis, pourquoi autoriser même la vente de ces véhicules en Côte d’Ivoire? En outre, pour les reverser dans le domaine des taxis, il faut payer une taxe de 600 mille, dit l’interlocuteur.

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Troisième point d’achoppement, le nouveau décret impose un certificat de conduite renouvelable tous les six mois. « Pourquoi une telle mesure pour les VTC et pas pour les Wôrô-Wôrô et les mini-cars de transport inter-urbain appelés communément Gbakas »?
Les esprits sont disposés au dialogue. C’est déjà ça de gagné.

Written by Fernand Dédeh

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