Retrait de la Côte d’Ivoire de la CADHP : la preuve du complot contre Soro ?

Mercredi 29 avril 2020, le Gouvernement RHDP décide du retrait de la Côte d'Ivoire de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP).

« Le gouvernement ivoirien a décidé, le mardi 28 avril 2020, de retirer la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, qu'il a émise le 19 juin 2013, en application de l'article 34 alinéa 6 dudit protocole. Cette décision est prise sans préjudice de l'engagement du gouvernement à demeurer partie à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples ainsi qu'à son Protocole additionnel relatif à la Cour Africaine des droits de l'homme et des peuples. Elle fait suite aux graves et intolérables agissements que la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples s'est autorisés, dans ses actions, et qui non seulement portent atteinte à la souveraineté de l'Etat de Côte d'Ivoire, à l'autorité et au fonctionnement de la justice, mais sont également de nature à entrainer une grave perturbation de l'ordre juridique interne des Etats et à saper les bases de l'Etat de droit, par l'instauration d'une véritable insécurité juridique.

Le gouvernement rappelle que le Protocole portant création de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, adopté le 10 juin 1998, a été ratifié, à ce jour, par trente (30) États sur les cinquante-cinq (55) que compte l'. Sur les dix (10) Etats qui ont fait une déclaration en vertu de l'article 34 alinéa 6 dudit Protocole, depuis son entrée en vigueur, trois (03) ont déjà procédé au retrait de leur déclaration », a annoncé Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien, au terme du dernier conseil des ministres de ce mois d'avril.

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C'est la conséquence directe du procès organisé ce mardi 28 avril par le tribunal du Plateau et qui a débouché sur la condamnation à 20 ans de prison de l'ancien président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. , candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle a, en outre, été sanctionné d'une amende de 7 milliards F CFA et d'une perte de ses droits civiques et politiques de 7 ans. Mais, il s'agit surtout d'une ruse qui vise avant à tout à se dérober, après ce procès qui a eu lieu en totale violation des principes qui régissent la coopération entre les Etats-partie et la

La Côte d'Ivoire se met donc à dos la communauté internationale en passant outre les injonctions faites aux autorités ivoiriennes le mercredi 22 avril de lever le mandat d'arrêt international délivré à l'encontre de Guillaume Soro, ancien président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. Dans sa décision, la Cour Africaine avait aussi réclamé la libération des proches de l'ancien Premier ministre ivoirien. Mais le régime de M. Ouattara a décidé de passer outre cette décision de la CADHP. Comme il le clame depuis le début des procédures engagées contre lui, le président de Générations et Peuples Solidaires a balayé les accusations portées contre lui et qualifié le procès de politique.

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« La parodie de procès à laquelle nous avons assisté ce jour est la preuve ultime que l'Etat de droit est définitivement enterré par . Cet homme qui porte aujourd'hui avec beaucoup d'aisance les habits de dictateur, qui soumet la justice à sa botte et commande des sentences de mise à mort politique contre ses rivaux afin de les exclure de la compétition électorale, incarne la pire version du dirigeant africain. Il a bien vite oublié que cette justice qu'il manipule aujourd'hui est la même qui l'avait décrété il y a quelques années, inéligible à toute élection en Côte d'Ivoire, pour nationalité et moralité douteuses. Même être député, lui était impossible », a réagi M. Soro.

Le retrait de la CADHP décidé par Alassane Ouattara, sans doute échaudé par le départ du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix () de son ancien poulain, qu'il a visiblement voulu ‘‘corriger'' à travers cette condamnation, vient plutôt confirmer la thèse du complot politique dans cette affaire.

Written by Francis Kouadiani

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