Hausse des prix : Saïd Penda s’en prend à la communication de Ouattara, « c’est une calamité »

Saïd Penda, journaliste camerounais, donne sa position sur la communication du président Ouattara face à la hausse des prix en Côte d'Ivoire.

Il faut être d'une inqualifiable malhonnêteté intellectuelle, ou alors prendre les Ivoiriens pour des ploucs pour instrumentaliser l'inflation actuelle constatée sur certains produits. Sinon, tout le monde a bien vu que c'est partout dans le monde que les prix ont pris l'ascenseur.

Il s'agissait, dans un premier temps, des effets de la COVID-19. En effet, au début de la pandémie, la fermeture -pour cause de confinement général- des principaux ports, en Chine et dans plusieurs pays asiatiques qui approvisionnement la quasi-totalité de la planète, a créé la congestion dans ces ports, avec pour corollaire la raréfaction des produits qui n'ont pu être acheminés jusqu'aux lieux de consommation. Nonobstant la reprise du fret maritime, aujourd'hui encore, des commandes attendent près d'une année pour être livrées là il fallait au trop trois mois. La loi de l'offre et de la demande s'exerçant, lorsque les stocks baissent, les prix grimpent. C'est automatique. Et la guerre qu'a déclenchée la Russie en Ukraine est venue empirer les choses. Si les opposants Ivoiriens ou même des acteurs de la société civile n'ont pas ces informations, alors ils ne méritent pas de parler en notre nom, encore moins devraient-ils nous représenter.

LIRE AUSSI : Côte d'Ivoire : la campagne de commercialisation de la mangue s'ouvre le 5 avril 2022

On aurait compris que ces acteurs s'agitent si le gouvernement n'avait pas pris les mesures appropriées pour contenir les prix. Mais là, les réponses que préconisent tous les grands économistes de la planète ont été prises par le gouvernement du président Ouattara: exonération lorsque cela s'avère nécessaire et subvention de certains produits et intrants. Tels sont les deux thérapies et ils ont produit des résultats.

Les prix n'ont certes pas baissé, puisque nous sommes face à une conjoncture planétaire, mais comparé aux autres pays de la sous-région, la Côte d'Ivoire se classe plutôt dans la catégorie des pays où l'inflation a été contenue dans des proportions faibles. Sur la base des données officielles des États, j'ai comparé l'augmentation des prix des denrées de première nécessité au Nigeria, au Ghana, en Guinée, au Congo-Brazza, au Sénégal, au Gabon et au Togo. Le constat est sans appel: les augmentations des prix dans ces pays se situent entre 30% et 50%, là ou en Côte d'Ivoire, elles sont comprises entre 5% et 17%.

Le problème des autorités ivoiriennes c'est sa calamiteuse communication, confiée à des bras cassés. L'arrivée d'un nouveau ministre à la communication a apporté un très léger mieux, mais on navigue encore à vue, sans stratégie visible. Malgré tous les moyens à sa disposition, la présidence ivoirienne peine à créer cette image qu'on retiendra d'un président qui aura réalisé, en une décennie, plus que tous ses prédécesseurs réunis, en cinquante ans.

LIRE AUSSI : Côte d'Ivoire : vers une nouvelle hausse du prix de l'essence ce 1er avril ?

Une telle incompétence des communicants du président Ouattara est tout simplement inacceptable et c'est à se demander s'il y a un seul expert en marketing politique dans l'équipe de communication du président ivoirien. L'on a un « produit » () qui se vendrait sans grand effort, un champion d'Afrique hors catégorie, et on est encore à se laisser imposer le tempo par l'opposition.

Balader le premier Ministre au marché pour demander le prix de la tomate ce n'est pas communiquer, c'est faire du spectacle et c'est inefficace. Un premier ministre est supposé disposer de services lui permettant de connaître, en temps réel, tous les prix de tous les produits de première nécessité, du grand d'Adjamé jusqu'à la plus petite foire de village.
Ce qui est vrai, est vrai!

Written by Saïd Penda

Côte d’Ivoire : la campagne de commercialisation de la mangue s’ouvre le 5 avril 2022

Soprano, la personnalité préférée des enfants 2022