Bebi Philip a saisi le 2 juillet 2022 la tribune de Miss Côte d'Ivoire pour crier haut, ce que les Ivoiriens murmurent: la cherté de la vie. Serge Bilé en parle.
J'ai suivi comme chaque année à distance sur internet l'élection de miss Côte d'Ivoire. J'ai un faible pour ce genre de concours, quel que soit le pays. Ça va bien au-delà de la beauté et de l'intelligence de ces jeunes filles.
C'est à mes yeux une façon de se retrouver collectivement dans un moment suspendu, où il n'est plus question de crises, de guerres, de tensions. C'est une façon aussi de communier ensemble à des traits culturels partagés, qui ressoudent un peuple.
La tâche n'était pas facile cette année pour les candidates ivoiriennes appelées à succéder à Olivia Yacé, élue en mars dernier deuxième dauphine de Miss Monde. Elle a placé la barre très haut pour celle qui la succède.
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Bravo à la gagnante de la soirée Kouassi Marlene et bonne chance à elle pour la merveilleuse année que lui promet son sacre. On lui souhaite évidemment de faire aussi bien sinon mieux que sa belle et brillante devancière.
Mais plus que le show et l'élection en elle-même de Miss Côte d'Ivoire, ce qui m'a avant tout marqué cette fois c'est la prestation du chanteur Bebi Philip. Sa prestation et surtout son intervention au micro.
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Il a profité du direct pour pousser un coup de gueule. « Tout est devenu cher au pays. Au marché c'est devenu cher. Même porc au four a augmenté. Donc les autorités, sciencez pour nous. C'est très important », a lancé Bebi Philip sous les acclamations du public et la gêne de l'animateur qui a cherché à l'interrompre.
C'est bien de voir des artistes ivoiriens qui n'ont pas peur de se mouiller publiquement, de prendre la parole pour dire ce qui ne va pas, et d'être ainsi les portevoix de celles et ceux qui souffrent au quotidien.
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« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir », disait Aimé Césaire.
Toute personne qui a l'opportunité de prendre un jour ou l'autre la parole en public ne devrait jamais l'oublier.
