Suicides en Côte d’Ivoire : pression sociale ou manque de repère sociétal ? 

Suicide en Côte d’Ivoire
Suicide en Côte d’Ivoire

Suicides en Côte d'Ivoire. Classée 3e pays africain ayant le plus fort taux de suicides, la Côte d'Ivoire enregistre 8 cas au premier trimestre 2023. Pression sociale ou manque de repère sociétal ? On en parle avec , acteur de la société civile, géographe chercheur et responsable de la justice sociale à jeune volontaire pour l'environnement Côte d'Ivoire.

Avec 8 suicides déjà pour cette année, on risque de dépasser le premier pays”, c'est la triste remarque que fait Nahounou Daleba, acteur de la société civile, relativement au phénomène de suicides qui devrait être déclaré “problème de santé publique prioritaire” selon lui. 

En effet, la Côte d'Ivoire, classée 3e pays africain ayant le plus de suicides après le Lesotho et la Guinée-Equatoriale, enregistre 8 cas pour le premier trimestre 2023.
Causes, conséquences, solutions, entretien avec Nahounou Daleba.

Suicides en Côte d'Ivoire : on risque de dépasser le premier pays

Yeclo : En tant qu'acteur de la société civile, vous avez pour habitude de côtoyer du monde, notamment les jeunes, quelle est votre analyse vis-à-vis des nombreux cas de suicides en Côte d'Ivoire ? 

Daleba : Il faut noter qu'une récente étude publiée par les spécialistes du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville note avec amertume que nous sommes le troisième pays en Afrique avec un taux de suicides élevés (23 par an ) derrière le Lesotho (28) et la Guinée-Equatoriale (25). Si déjà, on enregistre 8 suicides pour cette année, on risque de dépasser le premier pays. 

Yeclo : Quels sont les facteurs et les causes d'un taux de suicides aussi élevé en Côte d'Ivoire ? 

Daleba : Selon cette même étude, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. On peut citer la dépression, le stress, le désespoir et aujourd'hui, on peut même parler d'un environnement social délétère. 

Les causes sont aussi multiples et nécessitent des solutions appropriées, surtout que ceux qui le font généralement ont une tranche d'âge comprise entre 18 et 29 ans. 

Est-ce par manque d'opportunités ? Est-ce une pression sociale aiguë ou un manque de repère sociétal ? 

 Assainir la vie publique surtout les médias et faire la promotion des valeurs sociales 

Yeclo : Avez-vous des solutions à proposer pour y remédier ?

Daleba : Il faut d'abord que notre société se penche sur ce phénomène en le déclarant comme un problème de santé publique prioritaire aujourd'hui. 

Ensuite travailler avec les spécialistes, les psychologues. Permettre un encadrement des cas de dépression par les spécialistes, ce qui nécessite qu'on en forme de plus en plus et qu'on les envoie dans les métiers qui produisent beaucoup de stress. 

Aussi, il faut assainir la vie publique surtout les médias et faire la promotion des valeurs sociales pour permettre aux jeunes de reprendre goût à la vie et rêver d'un avenir meilleur. La télévision publique doit y travailler. Aujourd'hui, c'est un enjeu social et sociétal, puisque ce phénomène nous fait perdre des bras valides, parfois avec des conséquences extrêmes sur les proches (enfants, femmes ou maris), entraînant des charges supplémentaires pour l'Etat et les familles des victimes.

Suicides en Côte d'Ivoire : une rareté des services psychologiques 

Aujourd'hui, en dehors d'Abidjan, vous trouverez rarement des psychologues à l'intérieur du pays et souvent beaucoup d'entreprises n'en disposent même pas. Alors que c'est une nécessité vitale. L'enjeu est énorme pour la productivité dans un pays ou dans une entreprise, la santé mentale est la base d'un bon rendement.

Written by Sandrine Kouadjo

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