Soudan, Tchad, Mali et Guinée : quand les militaires prennent le pouvoir en Afrique

Invité de TV5MONDE, Gilles Yabi, fondateur de WATHI, explique pourquoi du Soudan à la Guinée les militaires prennent le pouvoir en Afrique.

Le en 2019, le Tchad en avril, le en mai puis la et à nouveau le Soudan, qu'est-ce qui explique la répétition des putschs militaires sur le continent ?

Les prises de pouvoir par l'armée sont des événements politiques qui s'inscrivent d'abord dans l'histoire de chaque pays. Le Soudan et le Tchad sont des pays qui ont majoritairement fonctionné avec des régimes dominés par les militaires, maquillés sous forme de pouvoir civil. En Guinée, on a eu des circonstances spécifiques qui ont créé les conditions idoines pour un coup d'État. Il faut faire attention à ne pas généraliser et à nier les situations politiques propres à chaque pays.

Les environnements sécuritaires dégradés offrent la possibilité aux militaires de jouer un rôle politique de premier rang en se prévalant d'une capacité à maintenir la sécurité. C'est notamment cet argument qui a servi au pouvoir militaire au Tchad après le décès d'Idriss Déby : le pays fait face à des rébellions, joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. On met donc en avant l'impératif de préserver la stabilité sécuritaire avec des militaires qui détenaient déjà la réalité du pouvoir, plutôt que de pousser vers un changement politique profond qui amènerait vers un pouvoir civil et démocratique.

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C'est en cela aussi que l'accession au pouvoir du fils d'Idriss Déby a donné lieu à une validation immédiate de la part de partenaires importants comme la France. On reste dans la continuité de l'histoire contemporaine du Tchad. Idriss Déby avait déjà pris le pouvoir par les armes, avant de se faire élire par la suite, et l'armée a toujours été au cœur de l'exercice du pouvoir.

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Au Mali, de la même manière, la situation sécuritaire du pays, notamment l'émergence d'une nouvelle rébellion touareg puis l'entrée en scène des groupes djihadistes, a créé les conditions du coup d'État de mars 2012. Le contexte sécuritaire toujours dégradé neuf ans plus tard a favorisé le retour au premier plan des militaires avec deux coups d'État en quelques mois.

Written by Christian Binaté

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