Aïcha Koné, la Diva ivoirienne, est lynchée sur les réseaux sociaux pour avoir chanté pour Assimi Goïta, président de la Transition au Mali.
La liberté de pensée et la liberté d'expression, pourtant garanties par la Constitution ivoirienne, sont gravement menacées. Et des artistes se trouvent au centre de la polémique.
Ainsi, Aïcha Koné est lynché sur les réseaux sociaux. Pour son admiration au chef de la junte malienne dont elle partage, selon elle, la « vision panafricaniste », elle chante le colonel malien Assimi Goïta.
Et c'est une levée de boucliers. C'est comme ça que Yodé et Siro ont été voués aux gémonies. Pour dénoncer la gestion du pouvoir Ouattara, ils ont chanté « Président, on dit quoi!? ».
Et en comparution immédiate, ils ont été condamnés, le 3 décembre 2020, à un an de prison avec sursis et 5 millions de nos francs d'amende chacun. Sous les applaudissements nourris.
Mais, il a suffi que ces artistes zouglou vomis chantent « Nos 49 commandos » pour que, sous l'effet d'une baguette magique, leurs intraitables procureurs deviennent les ardents avocats défenseurs.
Tout simplement parce qu'ils ont caressé Ouattara dans le sens du poil, ils bénéficient du blanc-seing.
Bebi Philipp n'a pas échappé à pareille furia, victime qu'il a été de la colère noire des nouveaux patriotes. Qui ne lui pardonnent pas encore d'avoir interpellé, le 2 juillet 2022, le régime Ouattara sur la cherté de la vie. Et pour cela, il doit être interdit de concert, à l'instar des artistes maliens dont Mariam Ba.On n'y fait pas beaucoup attention mais un grand drame se joue, sous nos yeux, en Côte d'Ivoire.
Et ce mauvais coton, que le pays file et qui a sérieusement gangréné la politique politicienne, a pour nom intolérance et fanatisme, érigés en règle de conduite.
Car, à défaut de voir midi à sa porte, comme les uns, les autres sont condamnés, à travers des campagnes, qui tournent à l'hystérie, à observer la posture du singe de la gravure: ne rien dire, ne rien voir, ne rien entendre. Pour le règne absolu de la pensée unique et de l'unanimisme.
F. M. Bally
