Huit soldats congolais, dont cinq officiers, ont été condamnés à mort par un tribunal militaire à Goma en RDC pour « lâcheté » et « fuite devant l'ennemi ».
Cette décision, qui intervient après la levée du moratoire sur la peine de mort par le gouvernement congolais, suscite des inquiétudes quant au respect des droits humains dans le pays.
Les soldats condamnés étaient tous engagés dans la lutte contre la rébellion du M23, qui a gagné du terrain ces derniers mois dans la province du Nord-Kivu avec le soutien présumé du Rwanda. L'accusation avait requis la peine capitale pour l'ensemble des 11 accusés, mais le tribunal a acquitté trois d'entre eux faute de preuves suffisantes.
Selon la défense des accusés, ces derniers n'ont jamais fui devant l'ennemi ni abandonné leurs positions. Le tribunal a cependant estimé que les charges retenues contre huit d'entre eux étaient « établies en fait et en droit ». Les avocats des condamnés ont d'ores et déjà annoncé leur intention de faire appel.
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Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues entre la RDC et le Rwanda, que Kinshasa accuse de soutenir le M23. La levée du moratoire sur la peine de mort par le gouvernement congolais, visant notamment les militaires accusés de trahison et les responsables de violences urbaines meurtrières, a été critiquée par les organisations de défense des droits humains.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a exprimé sa préoccupation face à cette condamnation à mort, rappelant l'engagement des Nations Unies en faveur de l'abolition de la peine capitale.
Le président congolais, Félix Tshisekedi, a justifié cette mesure comme un moyen de dissuader les « complices du Rwanda ». Malgré les condamnations à mort régulières en RDC, celles-ci étaient généralement commuées en peines de prison à vie.
La condamnation à mort de ces huit soldats congolais soulève des questions importantes sur le respect des droits humains dans le pays, en particulier dans le contexte du conflit en cours avec le M23. L'appel des condamnés permettra sans doute d'examiner plus en détail les charges retenues contre eux et les circonstances de leur procès.
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