Sylvain N'Guessan, analyste politique ivoirien, décrypte 5 fausses accusations contre Laurent Gbagbo, l'ex-président ivoirien.
Revenu à Abidjan après son acquittement par la CPI, Laurent Gbagbo n'a pas tardé à reprendre sa place dans l'espace public ivoirien. Ses faits et gestes ne laissent pas indifférents depuis lors.
Sur la base d'un principe sacro-saint que l'histoire de la théorie politique attribue à Machiavel qui veut que la morale religieuse, laïque diffère de la morale politique, essayons-nous à jeter un regard critique sur les principales accusations contre l'homme politique Gbagbo.
1- »Il n'aurait pas dû créer son parti politique ». D'abord la constitution ivoirienne ne limite pas le nombre de partis politiques. Ensuite, toutes les grandes formations politiques ivoiriennes (PDCI, FPI, RDR) ont déjà essuyé des projets de scission à un certain moment de leur histoire. Enfin, le contexte politique ivoirien lui-même est propice à sa recomposition. Gbagbo essaie de jeter les bases de ce nouveau paysage politique en suscitant un nouveau parti politique.
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2- »Il manœuvre à écarter Simone Ehivet. » Qui de ceux qui ayant créé une modeste association de quartier, de village n'en a pas voulu le leadership? Manœuvrer pour écarter un adversaire politique qu'on trouve coriace n'est pas nouveau dans l'arène politique. C'est à Simone Ehivet de savoir »manœuvrer » pour demeurer incontournable dans cette nouvelle formation politique.
3- »Il rêve d'un autre mandat présidentiel. » Si les constitutionnalistes nommés par le président Ouattara n'avaient pas fait sauter la clause de limite d'âge dans la constitution de la seconde République, nous n'en serions pas là. La meilleure formule: une reforme constitutionnelle pour faire revenir la clause instituant la limite d'âge.
4-« Il a perdu face à Affi. » Si tel est le cas et que sa carrière politique tire à sa FIN, laissons Gbagbo disparaitre. Personnellement, je ne sais pas ce qui fonde, de manière lucide et rationnelle, cette hypothèse de la prétendue défaite de Gbagbo face à Affi!
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5- »Sa rupture d'avec les milieux évangéliques. » Etant moi-même chrétien évangélique (Vase d'Honneur), je me suis plusieurs fois demandé, entre 2002 et 2010, comment des universitaires (la crème de la pensée critique) ont pu tant se laisser manipuler par les prétendues prophéties de cercles dits évangéliques qui avaient leurs entrées à la présidence. Normal que Gbagbo en tire des leçons. Le reste relève de la vie privée….
Qu'attendons-nous, nous autres, des partis d'opposition, des Décideurs nommés par le président Ouattara? Des réformes en vue d'améliorer les conditions de vie et de travail des Ivoiriens. A propos, où en sommes-nous avec le projet des « Champions nationaux »?
