Lors de l'arrestation de Gbagbo en avril 2011, Wattao, décédé le 5 janvier 2020, se tenait auprès de l'ex-président ivoirien pour le protéger.
J'avais voulu ne rien dire. Mais ainsi est la vie. Le choc de la mauvaise nouvelle dans l'opinion a de quoi me sortir de mon silence. Très tôt, des internautes me réveillent et me demandent confirmation du décès du colonel-major Issiaka Ouattara, dit Wattao ou Anaconda … Mes sources habituelles confirment très vite l'information qui tourne déjà en boucle sur les réseaux sociaux …
Oui, Issiaka Ouattara est décédé aux États-Unis dans la nuit du dimanche 5 janvier 2020. L'officier y avait été évacué pour suivre un traitement médical. « Il était depuis 4 jours dans le coma. », précise une autorité.
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Issiaka Wattao, 52 ans, père d'une dizaine d'enfants, est connu dans le milieu sportif. C'est en sa qualité de judoka qu'il a intégré l'armée au début des années 80 sous l'impulsion du Général Guei Robert, lui-même judoka. Ce solide gaillard fera parler de lui pendant le coup d'Etat de la Noël 99 mais surtout pendant la rébellion de 2002. Il était l'un des visages de cette rébellion. Soro Guillaume Kigbafori, l'ex-chef de la rébellion, dit de lui « qu'il en était l'un des piliers … ».
Il était l'un des plus bling-bling des militaires de la rébellion, passionné de grosses cylindrées, promoteur de boîtes de nuit, entouré de chiens de race, l'homme était proche des jeunes et connu pour son goût prononcé des fêtes.
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Deux images campent l'homme : après les accords de paix de Ouagadougou en 2007, pour célébrer la réunification des deux armées, lors de la fête de l'indépendance, il avait défilé en tête des troupes au Palais présidentiel. Lors de l'arrestation de Laurent Gbagbo, en avril 2011, Wattao est le soldat qui se tenait auprès de l'ancien président ivoirien pour le protéger contre les agressions des nouveaux maîtres du pays.
Affecté ensuite à la garde républicaine, l'un des corps d'élite de l'armée ivoirienne en charge de la protection des hautes personnalités de l'Etat et des institutions, puis à l'Etat-major, Issiaka Ouattara n'aura pas survécu à la maladie qui l'a rongé. »