Abi-Daman Koné: « débarrassé des scories des calculs politiciens, le dialogue politique se doit d’être inclusif »

Dans sa chronique, Abi-Daman Koné, proche de Guillaume Soro, revient sur la conclusion du dialogue politique en Côte d'Ivoire.

Si la Côte d'Ivoire post-coloniale a pu jouir pendant trois décennies d'une relative stabilité sociopolitique enviée dans une
Afrique en proie alors à des convulsions endémiques, c'est bien parce que son défunt premier président Félix HOUPHOUËTBOIGNY a fait du dialogue, le pilier de sa gouvernance.

Réputé pragmatique et d'un génie politique avéré, il a compris que le grand bâtisseur qu'il fut ne pouvait bâtir la Côte d'Ivoire sans
les vertus préalables du dialogue, de l'écoute et du compromis. Tracer des routes et jeter des points entre les cœurs, les esprits et les composantes tribales étaient à ses yeux tout aussi sinon plus important que de les réaliser entre les quartiers, villes et régions du pays.

L'oasis de paix, de stabilité et de prospérité que fut la Côte d'Ivoire dans un désert d'instabilité, de pauvreté et de misère trouvait ses ressources dans cette vision humaniste du sage de Yamoussoukro.

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Ainsi, sans y être contraint par quelque recommandation extérieure, il initiait régulièrement ce qu'il baptisa alors «Journées du dialogue national» au cours desquelles toutes les couches sociales sans exclusive s'exprimaient et exposaient les préoccupations qui étaient les leurs. En somme, des forums de libre expression où la parole était libérée.

Dans un contexte africain dominé par la pensée unique et le bâillonnement des peuples, il fallait le faire ! Une chose est de dialoguer, une autre est de donner suite au dialogue par l'application des recommandations qui en émanent. Ce qui pose la question de la sincérité qui devrait fonder toute initiative de dialogue visant à anticiper ou à solutionner les crises. Et contrairement à l'ère houphouetienne ou
elle était constamment invitée, la sincérité est évitée dans la plupart des initiatives de dialogue politique dans la Côte d'Ivoire posthouphouetienne.

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Ce qui explique le drame ivoirien des trente dernières décennies et son flot de larmes et de sang. Débarrassé des scories des calculs politiciens, le dialogue politique se doit d'être inclusif. C'est d'ailleurs là la caractéristique première permettant d'en déterminer la sincérité. Vivement donc que fleurisse la sincérité
dans les cœurs !!!

Written by Abi-Daman Koné

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