Affaire RTI : Assalé Tiémoko, « la redevance télé ne devrait pas être supprimée »

Tiemoko Antoine Assalé, Député-Maire de Tiassalé
Tiemoko Antoine Assalé, Député-Maire de Tiassalé © Crédit Photo DR

En Côte d’Ivoire, de nombreuses voix s’élèvent de plus en plus pour demander sa suppression, sans dire comment les charges de la RTI, couvertes par la redevance, seront supportées.

Le fait que la RTI n’ait pas été en mesure d’user d’un trésor d’imaginations pour offrir au peuple de Côte d’Ivoire, les matches de la coupe du monde, pose un problème d’odre patriotique. Cela est vrai.

En revanche, je suis contre l’idée selon laquelle, la redevance télé, de ce fait et pour d’autres ratés, devrait être supprimée.

Remettre en cause le principe de la redevance télé, c’est proposer une mauvaise solution à un vrai problème: le problème du financement des médias publiques.

Avec ou sans redevance, d’une manière ou d’une autre, ce sont les citoyens qui financent.

Dans la plupart des pays démocratiques, notamment en Europe (France, Allemagne, Angleterre, Suisse, en Italie, Autriche, Danemark ), en Afrique,( le Cameroun, le Maroc, la Guinée, le Benin, Tunisie, Tchad, etc), la redevance télé est encore en vigueur.

Cette redevance, d’un pays à un autre, est prélevée suivant des modalités qui diffèrent. Soit elle est prélevée sur les factures d’électricité ou de gaz soit elle l’est sur les salaires d’une catégorie de salariés.

Même s’il est vrai que certains pays, comme l’Algérie ont supprimé cette redevance dans le cadre de leur politique de soutien au pouvoir d’achat en raison de la Covid 19, la réalité est que le principe du financement d’une partie des charges de radio-télé par une redevance, demeure encore très fort.

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En Côte d’Ivoire, de nombreuses voix s’élèvent de plus en plus pour demander sa suppression, sans dire comment les charges de la RTI, couvertes par la redevance, seront supportées.

Certains, sur la question, proposent que l’Etat finance le manque à gagner, directement, à partir du budget national. C’est une idée, mais cette idée ne pourra pas être mise en œuvre, sans que, des Ivoiriens, quelque part, supportent cette facture.

En réalité, le paiement de la redevance télé par les Ivoiriens, devrait amener la RTI à faire enfin sa mutation, pour passer d’un média d’Etat, à un média de service public, au service de tous les Ivoiriens, quelles que soient leurs opinions.

Cela signifierait, au niveau politique, que le pouvoir et l’opposition aient un accès presque équitable à la RTI et non que la RTI soit un média , comme c’est malheureusement le cas depuis sa création, au service majoritairement de la pensée hégémonique du pouvoir en place.

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C’est à ce niveau, et à ce niveau seul, que se pose le problème de la redevance télé en Côte d’Ivoire en particulier et en Afrique en général.

En Europe, dans les grandes démocraties, la télé publique est un service public accessible à tous les citoyens.

En Afrique, dans les démocraties balbutiantes, la télé publique est un média d’Etat.

La différence est, entre autres choses, que sur un média de service public, des opposants sont invités au journal de 20 heures, pour critiquer les décisions du gouvernement en place.

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Ce qui n’est jamais arrivé en Côte d’Ivoire.

Autre réalité, c’est l’absence de la RTI, malgré la redevance, du bouquet Canal+, en cas de non renouvellement ou d’un retard de paiement de l’abonnement.

Il s’agit là, d’une situation, totalement inacceptable qui appelle que le ministre de la communication, fasse respecter toutes les clauses de la convention qui lie l’Etat de Côte d’Ivoire, à « Canal+ ».

ASSALE TIEMOKO ANTOINE.

DÉPUTÉ DE LA NATION.

Written by Assalé Tiemoko

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