Pour Amon-Tanoh, interrogé par Jeune Afrique, Gbagbo et Soro font partie de ceux qui peuvent aider à la réconciliation.
En 2016, à l'époque de la révision constitutionnelle, vous étiez le directeur de cabinet du président Ouattara, vous étiez donc au cœur du système. Aviez-vous exprimé des réserves ?
J'étais contre cette révision et j'ai précisé les points qui me posaient problème – je l'ai même écrit. Je me suis étonné du fait qu'on ait fait sauter la limite d'âge. Des raison m'ont été données, mais je considère qu'elles n'étaient pas valables.
Autre point de crispation : l'exclusion de certains acteurs du processus électoral. L'ancien président Laurent Gbagbo et l'ex-président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, doivent-ils être autorisés à concourir ?
La crise postélectorale date de 2011. Nous sommes en 2020 et le processus de réconciliation est manifestement en panne. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro font partie de ceux qui peuvent aider à la réconciliation. Il serait donc bon qu'ils puissent participer à l'élection. Concernant leurs candidatures, le président de la commission électorale a expliqué qu'il les avait rayées de la liste à la suite de décisions de justice. Je ne porterai pas de jugement sur ces décisions, mais il me semble que la raison d'État et la stabilité de notre pays doivent prévaloir. Il faut faire en sorte que les deux personnalités que vous évoquez soient autour de la table pour parler de la réconciliation de notre pays.
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Est-ce au chef de l'État de faire le premier pas vers Laurent Gbagbo ?
Laurent Gbagbo sort de prison. Il ne refuse pas la discussion, puisqu'il demande un passeport pour rentrer chez lui.
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Doit-on lui délivrer ce passeport ?
C'est un citoyen ivoirien. Il doit pouvoir avoir des papiers pour se déplacer, comme la CPI [Cour pénale internationale] l'y autorise.