Blocage réconciliation: Soro accuse Ouattara, « le processus semble connaitre un coup d’arrêt en raison du peu d’appétence de son initiateur »

L'ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro et le président Alassane Ouattara
L'ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro et le président Alassane Ouattara © Crédit photo Gouvernement de Côte d'Ivoire

Guillaume Soro a accusé le samedi 13 août 2022 le président Ouattara de bloquer le processus de réconciliation en Côte d'Ivoire.

Au plan politique il n'est pas utile de revenir sur les conséquences du passage en force opéré pour imposer un troisième mandat aux ivoiriens contre la Loi Fondamentale.

Cependant, force est de constater que les optimistes qui se berçaient de l'espoir d'un règlement définitif par le biais de la réconciliation des contentieux politiques qui ne cessent de rythmer la vie socio-politique du pays depuis deux décennies, semblent de plus en plus déchanter.

En effet, annoncé en grande pompe au lendemain de la pseudo-élection de 2020, ledit processus de réconciliation semble connaitre un coup d'arrêt en raison du peu d'appétence de son initiateur pour le jeu démocratique. D'où le manque de volonté politique nécessaire pour enclencher et accélérer le processus sans calcul politicien. Par ses agissements le régime actuel a fini de convaincre qu'il lui appartient, de façon unilatérale, de se choisir les fils et filles de la Côte d'Ivoire avec qui il entend se réconcilier au mépris des intérêts et de l'avenir du pays. Car si la volonté politique de faire une vraie réconciliation en Côte d'Ivoire existait, cela se saurait. On aurait pas besoin de distribuer et au compte-goutte quelques décrets de grâce par-ci, quelques libérations par-là.

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Ne nous trompons guère.

Lorsque feu le Président Félix Houphouët-Boigny père de l'indépendance, au lendemain des crises qui ont secoué successivement notre pays jusqu'en 1992, a voulu faire la réconciliation, il a recouru à l'amnistie.

Pour mémoire, quand l'Algérie a sombré dans le terrorisme et quand le Président Bouteflika a voulu donné un coup d'arrêt à ce fléau dans son pays, dans les années 97-98, il a recouru à l'amnistie.

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En Afrique du Sud, Nelson Mandela une fois sorti de prison, pour relancer son grand pays, a recouru à l'amnistie et non au chantage.

Dans tous ces cas cités, et les heureux initiateurs et les heureux bénéficiaires ont ainsi compris la nécessité de redonner à leurs pays des perspectives d'un lendemain meilleur.

Written by Guillaume Soro

Député de Ferkessédougou en Côte d'Ivoire

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