Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre français, a été auditionnés le mardi 13 avril 2021, dans le procès du bombardement de Bouaké.
Le procès débuté le 29 mars se tient jusqu'à la fin de la semaine en l'absence des trois accusés : des mercenaires biélorusses et ivoiriens liés aux forces loyalistes et qui restent introuvables. Ils n'ont pas été arrêtés à l'époque parce que Paris n'en aurait pas donné l'ordre.
Sur la liste des témoins : Jean-Pierre Raffarin a suivi peu ou prou la même ligne de défense. Rejetant toute idée de complot à la tête de l'Etat pour évincer Laurent Gbagbo du pouvoir ivoirien, l'ancien Premier ministre s'est lui aussi défaussé : si les responsables ont disparu dans la nature selon lui, c'est parce qu'il y a eu des dysfonctionnements dans l'organisation de l'Etat et une mauvaise prise en compte des télégrammes diplomatiques entre la France et le Togo.
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin assure quant à lui qu'il ne peut pas y avoir manipulation dans ce dossier. « Quand trois ministères sont impliqués, si, au bout de 16 ans, le secret n'est pas sorti, lance-t-il à la barre, c'est qu'il n'y a pas de secret ».
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Premier à témoigner dès l'ouverture de l'audience: Dominique de Villepin, questionné durant deux longues heures. Il a rendu hommage au « sacrifice » des soldats français mais a renvoyé sur ses collègues de la Défense et des Affaires étrangères la responsabilité des errements de l'enquête, précisant dès le départ n'avoir été « ni présent, ni associé » des grandes décisions du dossier franco-ivoirien. « La compétence du ministère de la Défense dans cette affaire est claire. Des soldats français sont morts à l'étranger » a t-il notamment déclaré.
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Quant à savoir pourquoi l'un des responsables du bombardement n'a pas été livré à la France comme le Togo l'avait proposé, il a affirmé ne pas avoir été « informé », sinon il en « aurait alerté l'Elysée », avant de renvoyer une fois de plus vers les Affaires étrangères et la Défense: « L'information a été transmise à deux ministères et a été traitée. On peut ne pas aimer la réponse, mais elle a été faite et assumée ».