Bombardement de Bouaké : révélations d’un ancien de la Licorne

Le bombardement du camp français de Bouaké continue de livrer des secrets. Un brigadier de la force Licorne s'est confié au média Marianne.

Nicolas Bouron s'est confié au média Marianne dans sa parution n°1194 de ce 31 janvier 2020 (page 47).

« Je m'appelle Nicolas Bouron, et voici mon témoignage. J'étais le brigadier du 2° escadron de transport du 515e régiment du train engagé dans l'opération « Licorne » en 2004. Nous étions basés à Tombokro, un petit village de Côte d'Ivoire. (…) Ce jour-là, neuf de nos camarades ont perdu la vie et une trentaine ont été blessés. Suite à ces événements, j'ai d'abord cru que le président de la République de Côte d'Ivoire était le donneur d'ordre. C'est ce que tout le monde avait l'air de penser. (…) Il s'avérera que les ordres venaient du gouvernement français et que certains ministres français avaient menti sous serment. (…) Personnellement, je m'étais engagé afin de faire mon devoir et servir mon pays pour finalement m'apercevoir que notre gouvernement nous avait trahis. Cela fait maintenant plus de quatorze ans et il y a toujours des personnes qui bloquent l'avancée des choses … ».

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Selon Me Jean Balan, l'un des avocats des familles des victimes français, se prononçant sur ce bombardement au micro de RFI : « ce n'est pas moi qui le pense, c'est absolument tous les protagonistes, y compris Chirac. Même dans le dossier, il résulte totalement que, dès le début, absolument dès le début, il savait pertinemment que ce n'était pas Gbagbo qui avait donné l'ordre.

Ce qui est absolument sûr, c'est que les autorités françaises du gouvernement de l'époque, elles ont absolument tout fait d'une manière concertée, organisée – ce n'est pas moi qui le dis, c'est la juge d'instruction qui le dit. Elles ont fait en sorte que l'enquête judiciaire ne puisse pas prospérer depuis 2004, et ça a continué par la suite.

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Et dans ces conditions-là, on a été toujours empêché de prendre le fil pour voir qui a été le donneur d'ordre. Et Dominique de Villepin, pendant des années, il parle avec son cynisme habituel, c'est-à-dire que lui ne sait rien, il ne sait même pas que la Côte d'Ivoire existe ».

Written by Hind Talha

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