Reporters sans frontières (RSF) a saisi les rapporteurs spéciaux sur la liberté d'expression et sur la détention Amadou Vamoulké au Cameroun.
« La 23e audience devant le tribunal criminel spécial (TCS) prévue ce mercredi 9 octobre sera-t-elle la dernière pour Amadou Vamoulké? », s'interroge RSF dans un communiqué de presse transmis ce lundi 7 octobre 2019, à YECLO.com.
Après 22 renvois consécutifs, plus de trois ans de détention et un procès qui a très largement dépassé le délai maximum de neuf mois au cours duquel les prévenus sont censés être jugés par ce tribunal, RSF a décidé de porter le cas de l'ancien patron de la CRTV à l'attention de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.
Le rapporteur spécial sur la liberté d'expression et l'accès à l'information ainsi que son homologue en charge des prisons, des conditions de détention et de l'action policière ont été officiellement saisis par l'organisation ce lundi.
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Les rapporteurs spéciaux sont des mécanismes instaurés par la Commission Africaine des droits de l'Homme et des Peuples, organe de l'Union Africaine, à laquelle le Cameroun est partie. RSF leur demande, comme leur mandat les y autorise, de prendre attache directement avec les autorités du Cameroun, d'entreprendre une visite dans le pays et d'interpeller publiquement les autorités de l'Etat pour leur demander qu' Amadou Vamoulké soit libéré.
“Nombre record de renvois, procédure à rallonge en violation des standards internationaux et du droit camerounais lui-même, détention préventive illégale, absence de soins appropriés malgré l'établissement de plusieurs certificats médicaux, aucun journaliste de la région n'a subi un tel acharnement ces dernières années”, dénonce Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
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Si la situation d'Amadou Vamoulké ne trouvait pas rapidement une issue, RSF pourrait envisager de saisir directement la Commission Africaine et de lui demander de déférer ce cas à la Cour, en vue de faire condamner l'Etat Camerounais pour violation des droits de ce journaliste, précise le communiqué.
En mars, RSF avait écrit au président Paul Biya pour lui demander d'utiliser ses prérogatives afin de faire libérer Amadou Vamoulké à qui il avait confié les rênes de la CRTV en 2005. Cette lettre rendue publique est restée sans réponse.
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Le Cameroun occupe la 131e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.