Comment Ouattara aurait-il fait pour défier la volonté de l’Elysée alors qu’il doit tout à la France ?

Ouattara a annoncé ne pas être candidat en Octobre 2020. Mais comment aurait-il fait pour défier la volonté de l'Elysée alors qu'il doit tout à la France ?

« De Kabila à Ouattara : Le 3ème mandat n'aura pas lieu »

En 2016, alors qu'il ne peut se représenter pour un troisième mandat, il ajourne sine die l'élection présidentielle qui devait avoir lieu, provoquant une crise politique en République Démocratique du Congo (RDC). A travers les contestations de masses dans les rues de Kinshasa et de Lubumbashi, cette crise donnait l'impression de voir une nouvelle montée de la conscience populaire, en francophone, qui était prête à en découdre avec les monarchies sinon les dynasties du réseau françafricain. Les peuples Burkinabés, Togolais, Camerounais (avec à sa tête Kamto), et Congolais (soutenu par l'église catholique) étaient dans les rues pour le manifeste du vent nouveau en réclamant absolument l'alternance politique.

Pendant ce temps, à Elysée, une machination est déjà en cours pour une « françafrique nouvelle » qui tient à redorer l'image de la françafrique à travers des dirigeants d'une nouvelle génération d'hommes politiques dont l'effigie n'est aucunement associée aux coups de force, aux crimes de guerre, et aux monarchies dans les Républiques d'Afrique Francophone dites démocratiques. Joseph Kabila, dans le viseur de la CPI pour des crimes contre l'humanité auquel est mêlé, renonce (sous pression du Quay d'Orsay) à se présenter à sa propre succession pour un 3ème mandat aux élections du 30 décembre 2018 en RDC.

L'alternance a, finalement, été rendu possible dans ce pays longtemps dirigé par des dictateurs. Kabila sort par la grande porte, dans des parures d'un apôtre de la démocratie. La fançafrique a alors un nouveau souffle, surtout dans un climat où le débat sur le Franc CFA fait rage.

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Ainsi, dans les conditions susmentionnées, il n'a pas fallu beaucoup d'efforts à la pour convaincre Ouattara de renoncer à sa candidature ; en plus du fait anticonstitutionnel qui sous-tend cette candidature. Souvenez-vous qu'en 2019, lorsque le débat sur un éventuel nouveau mandat de Ouattara fut lancé par sa famille politique, les médias officiels français (BFM TV, France 24…) ont qualifié cet éventuel mandat comme étant « un troisième mandat là où la constitution limite le mandat du président à deux ». Au même moment, le Chef de l'Etat Guinéen, subissait le même lynchage médiatique pour la même raison.

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• Comment Ouattara aurait-il fait pour défier la volonté de l'Elysée alors qu'il doit tout à la France ? Y compris ses coups bas…
• Comment Ouattara aurait-il fait pour défier la volonté du Quay d'Orsay alors que la justice internationale ne s'est pas encore prononcée sur les tueries massives de Duekoué et de Guitrozon ? Il faut rappeler qu'Amnesty Internationale, reconnait que les tueries de l'Ouest de la Côte d'Ivoire sont du fait des chefs de guerre de la rébellion armée de Ouattara.

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Le président sortant Ouattara a annoncé ne pas être candidat en Octobre 2020. Nous devons retenir que loin des raisons qui l'auront amené à abdiquer, c'est une première victoire pour le peuple de Côte d'Ivoire. Il faut que tous nos politiques voient en son acte, une leçon de non-défiance au peuple. Il faut que tous nos hommes politiques se mettent à l'idée de respecter les deux mandats que prescrivent la Constitution. Le peuple qui vient d'être ragaillardi et ravigoté à travers le cas « Ouattara » ne toléra pas le maintien au pouvoir par la création d'une nouvelle république, à travers la modification de la Constitution.

De Kabila à Ouattara, le troisième mandat n'a pas eu lieu au grand bonheur du peuple souverain. Cependant, que le peuple de Côte d'Ivoire craigne de voir voler sa deuxième victoire deuxième victoire qui est celle de la transparence du scrutin d'Octobre 2020 ou celle de la vérité des urnes.

Written by Malan Aka

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