« Ouattara comme Mandela ? pas encore mais encore possible »

Mandela a légué à ses compatriotes, ce à travers des élections transparentes… un pays lui-même devenu démocratique. Cela serait-il le cas pour Ouattara ?

Sauf revirement de position dont il est coutumier, le président Ouattara a enfin situé les sur le débat sans fin de sa candidature ou non à la présidentielle d'octobre prochain. Vrai-faux débat car conformément à la Constitution en vigueur dont il est lui-même l'initiateur et à la lumière d'avis d'experts en droit y compris de son propre camp, avait-il vraiment le choix ?

S'il nous faut saluer la relative sagesse de renoncer à une candidature qui aurait été moralement et constitutionnellement des plus scandaleuses, nous autres refusons de nous contenter de ce qui apparaît comme du vernis destiné à couvrir la laideur d'une dictature malicieuse et insidieuse. Nous nous refusons donc comme certains à ‘acclamer et à déduire à l'entrée par la grande porte de l'histoire du désormais très prochain ex-Président ivoirien.

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Car cette image du « MANDELA IVOIRIEN » que certains partisans zélés lui prêtent présomptueusement sera tributaire de l'État de la nation qu'il aura léguée aux ivoiriens. Retenons que Mandela a légué à ses compatriotes, ce à travers des élections libres, transparentes, inclusives et démocratiques, un pays lui-même devenu démocratique et époutié de haine et de ressentiments du passé par les retombées vertueuses du pardon et de la réconciliation vrais. Ce qui lui a valu d'être une icône aujourd'hui célébrée tant par la communauté blanche, bourreau du passé, que par la communauté noire longtemps martyrisée par la première citée.

De ce qui précède, nous ferons des suggestions au président sortant qui si elles rencontrent chez lui oreille attentive, lui ouvriront grandement la grande porte de l'histoire :

Une réconciliation véritable et définitive avec la remise à zéro du compteur

Ce qui sous-entend l'amnistie pleine et entière des crimes et délits avérés ou non, liés aux multiples crises politiques et militaires depuis le décès du 1er président ivoirien , mieux, depuis l'accession de la Côte d'Ivoire à la souveraineté internationale jusqu'à ce jour. En quelque sorte une renaissance de la nation ivoirienne qui induirait le retour des centaines voire des milliers d'ivoiriens contraints à l'exil dont les plus illustres sont à ce jour les opposants , et Charles Blé Goudé et l'ouverture des prisons aux opposants politiques. Qu'on ne s'y méprenne. Le Président Ouattara pourrait lui-même être un des grands bénéficiaires de cette amnistie car Dieu seul sait la lourdeur et la profondeur de sa responsabilité directe et/ou indirecte dans lesdites crises. Ce qui d'ailleurs lui offrirait une retraite politique sécurisée et insouciante.

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L'entrée dans une nouvelle république avec l'adoption d'une constitution et de lois électorales consensuelles

Ceci étant une conséquence découlant de la première suggestion de la mise à zéro du compteur. C'est une Lapalissade que d'affirmer que toutes les lois initiées depuis 1993 dans le cadre du fonctionnement de l'État et de ses institutions ont été biaisées par la volonté d'écarter ou de défaire déloyalement les opposants politiques. Et de ce fait ont cristallisé passions, haines et divisions. La nouvelle Constitution et le Code électoral auront donc l'avantage d'être conçus dans un environnement plus serein par l'adhésion de tous les esprits désormais émancipés de toute volonté de vengeance ou d'instinct de survie politique.

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La tenue d'élection libre et démocratiques avec la mise en place d'une CEI consensuelle

Découlant de l'initiative précédente de création d'un cadre juridique consensuel et apaisé aussi bien pour le fonctionnement global de l'État que pour la tenue d'élections démocratiques, il ne restera qu'à mettre en place une institution arbitrale tout aussi consensuelle pour des élections en vue de doter le pays de représentants tout aussi légaux que légitimes pour les 5 années qui suivrons.

Written by Abi-Daman Koné

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