Après le mandat d'arrêt visant Guillaume Soro, l'entourage de l'ex-Premier ministre, candidat à la présidentielle, réplique en accusant le clan Ouattara.
La vie politique en Côte-d'Ivoire a tout d'un Game of Thrones tropical. Et en cette fin d'année, c'est une bataille féroce qui vient d'être engagée en vue de l'élection présidentielle d'octobre 2020.
Le terrain de la guerre est pour l'instant juridique. Jeudi, le procureur de la République a ainsi détaillé les charges qui justifient le mandat d'arrêt international lancé trois jours plus tôt contre Guillaume Kigbafori Soro, 47 ans, ex-allié de l'actuel président Alassane Ouattara, avant de passer il y a quelques mois à l'opposition.
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Au cœur des accusations : un enregistrement audio où l'on reconnaît la voix de Guillaume Soro affirmant préparer une insurrection armée. D'après le procureur, des armes auraient été retrouvées lors de perquisitions non précisées.
Sur la base de ces éléments, la justice accuse de «tentative d'atteinte à la sécurité de l'Etat» l'ancien chef rebelle qui avait aidé Ouattara à conquérir le pouvoir en 2011 avant de devenir un an plus tard président de l'Assemblée, jusqu'à sa démission cette année. Le mandat d'arrêt n'a été rendu public que lundi, mais tout semblait préparé pour arrêter Soro qui, ce jour-là, s'apprêtait à atterrir à Abidjan après six mois d'absence.
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Le retour de l'opposant était prévu la veille, mais de multiples pressions l'avaient conduit à différer ce retour de vingt-quatre heures, pour ne pas coïncider avec la visite en Côte-d'Ivoire d'Emmanuel Macron. A peine le président français parti, les autorités ivoiriennes ont sorti les grands moyens pour «accueillir» l'ex-président de l'Assemblée.
Dès lundi, ses partisans sont empêchés de se rendre à l'aéroport par 800 membres des forces de l'ordre qui bloquent aussi l'accès à son domicile. Ce comité d'accueil musclé inquiète visiblement Soro, dont l'avion est aussitôt détourné vers le Ghana voisin. Avant de repartir vers Tenerife en Espagne, puis Paris. LIRE LA SUITE