Côte d’Ivoire mévente de l’hévéa : raisonnablement, l’Etat doit-il continuer à maintenir sa taxe de 5% au détriment des planteurs ?
Réunis au sein du Collectif des organisations professionnelles agricoles de la filière hévéa de Côte d’Ivoire (COP-HEVEA), les producteurs du secteur hévéhicole ont décidé de trouver des solutions à l’épineuse question de mévente qui frappe en ce moment leur produit. Ils ont animé, à cet effet, une conférence de presse, ce vendredi 5 octobre 2018, à la maison de la presse au Plateau pour dénoncer et proposer des solutions.
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« L’actualité hévéhicole ivoirienne est dominée, ces trois derniers mois, par la mévente du caoutchouc dans les 18 secteurs que compte la Côte d’Ivoire (…) Aujourd’hui , la Côte d’Ivoire qui avait pour objectif 600000 tonnes de caoutchouc sec à l’horizon 2020 a atteint cet objectif au 31 décembre 2017 avec 603000 tonnes et une croissance de l’ordre de 20% par an. Malheureusement, toute cette embellie ne profite pas aux producteurs du fait des difficultés liées à la vente » a rappelé le président dudit collectif, Diby Michel Koblavi. Qui a identifié les raisons de cette mévente.
« La taxe de 5% est une des raisons »
Selon lui, la première raison fondamentale de la mévente de fonds de tasse est liée à la capacité d’usinage des unités de transformation en Côte d’Ivoire. « Cette capacité de l’ordre de 500 000 tonnes/ an ne peut transformer toute la production. L’installation d’unités industrielles n’a pas suivi toute la politique de promotion, de vulgarisation de l’hévéaculture pour des raisons diverses. La taxe de 5% sur le chiffre d’affaires en est une des raisons principales. C’est l’occasion pour notre Collectif de dire que cette taxe a créé beaucoup de problèmes à la filière et a découragé les investissements dans les unités de transformation. Nous en appelons donc à sa suppression pure et simple » a-t-il dit.
« il y a un arrêt total de l’exportation dû au refus des armateurs d’embarquer les fonds de tasse humides sur leurs bateaux »
Avant d’indiquer que l’exportation qui avait été trouvée comme solution pour juguler l’excédent de la production est totalement arrêtée. « Aujourd’hui, il y a un arrêt total de l’exportation dû au refus des armateurs d’embarquer les fonds de tasse humides sur leurs bateaux. Ainsi donc, les unités industrielles de transformation étant engorgées et les bateaux refusant d’embarquer, le producteur se retrouve ainsi avec sa production sur le bras » a déploré le conférencier.
A l’en croire, des discussions ont été menées avec les armateurs qui ont donné leur accord de principe pour reprendre l’exportation. Concernant le quota d’exportation, il a indiqué qu’il sera revu à la hausse et atteindre 30 mille tonnes/mois afin que toute la production non usinée puisse être revendue. Il a par ailleurs pris l’engagement, au nom du Collectif, de discuter avec les différents partenaires afin de revoir le délai de paiement et aussi mettre fin aux autres désagréments.
François Bekanty
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