Décès d’une parturiente au CHR de Daloa le 19 aout 2022: « le médecin gynécologue a déserté l’hôpital », les faits

Le Ministre ivoirien de la Santé se prononce sur le cas de décès d’une parturiente survenu au CHR de Daloa le 19 aout 2022.

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Les rapports des autorités du Haut Sassandra et des agents en service le jour de la survenue de l’évènement malheureux et les éléments préliminaires de l’enquête de l’Inspection Générale révèlent les faits suivants :

1. Dame YAO Aya Solange, 37 ans institutrice de son état, G4P3 a été admise le 18 août 2022 à 22h39 minutes à la maternité du CHR de Daloa pour contractions utérines sur grossesse à terme.

2. Elle présentait selon les sages-femmes de garde une hauteur utérine excessive avec un antécédant de césarienne en 2018.

3. Une échographie réalisée le 10 août 2022 donnait un poids fœtal de 3700 grammes.

4. Les Sages-femmes ont immédiatement appelé Docteur DOUA Jonas, gynécologue-obstétricien de garde qui, après examen, a confirmé le diagnostic de hauteur utérine excessive (HU=40 cm) chez une parturiente en début de phase active du travail et porteuse d’un utérus cicatriciel.

5. Le médecin a décidé comme conduite à tenir de laisser évoluer le travail malgré le diagnostic de hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel.

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6. Les sages-femmes ont procédé sur instructions du médecin-gynécologue de garde à la surveillance du travail à l’aide d’un partogramme jusqu’à 05 heures.

Face à l’évolution du travail avec un tableau de dyspnée et une instabilité hémodynamique, les tentatives des Sages femmes de joindre le médecin gynécologue de garde sont restées vaines.

Une d’entre elle est allée frapper à la porte de la salle de garde des médecins qui était hermétiquement fermée sans aucune réponse.

7. A 06h34 minutes est survenu malheureusement le décès.

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Les éléments en possession du ministre en charge de la santé permettent de faire l’analyse suivante :

1. Une hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel est une indication absolue de césarienne.

2. Le médecin-gynécologue de garde qui a pourtant bel et bien posé le diagnostic de hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel, en ne posant pas l’indication d’une césarienne malgré la suggestion insistante des Sages-femmes, a commis une faute professionnelle.

3. Le médecin gynécologue qui a, en outre déserté l’hôpital, n’a pas respecté le programme de garde qui l’obligeait à passer la nuit au CHR.

4. Au total, il s’agit d’un décès maternel évitable de trop après les cas récents notamment celui le plus récent de Bingerville.

Written by Christian Binaté

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